L'épopée de la construction de l'État d'Israël dans le cinéma israélien
Le cinéma accompagne l'entreprise sioniste pratiquement depuis sa naissance décrivant les différentes vagues d'immigration en Palestine, la vie pionnière dans les collectivités ouvrières et agricoles, la création de l'État d'Israël et la guerre d'indépendance (1948). Saynètes de la vie quotidienne, actualités cinématographiques, documentaires didactiques, et, à partir des années trente, ouvres de fiction, cette production met en scène l'une des grandes aventures du vingtième siècle. Entre témoignage et propagande, certains films n'hésitent pas à interroger les enjeux politiques de cette entreprise : le destin des rescapés de la Shoah, les rapports entre Israël et la Diaspora, les relations avec les voisins arabes. Ce cycle de films est conçu et animé par Ariel Schweitzer, historien du cinéma, critique et enseignant (Université de Paris VIII / Université de Tel-Aviv). Il est l'auteur du Cinéma israélien de la modernité (Paris, 1997 / Tel-Aviv, 2003) et collabore régulièrement aux Cahiers du cinéma.
Les Illégaux de Meyer Levin (Israël, fiction-documentaire, 1947, 55 min, couleur, version anglaise)
Un témoignage poignant sur le destin des survivants de la Shoah errant à travers l'Europe, passant d'un camp de transit à un autre, jusqu'à leur embarquement sur le bateau Lo tafhiduno (« Vous ne nous ferez pas peur »). Arrivés au port de Haïfa, les immigrants épuisés se voient interdire le débarquement et le bateau est détourné vers Chypre. L'écrivain Meyer Levin réalise un film étonnant mêlant documentaire et fiction, contenant des images rares tournées sur le bateau des émigrants clandestins et décrivant son interception par les soldats britanniques. Prêt de la Steven Spielberg Jewish Film Archive, Jérusalem. En présence de Tereska Torres-Levin, interprète principale du film
Avoda (« Labeur ») de Helmar Lerski (Israël/Palestine, fiction-documentaire,1936, 45 min, muet, noir et blanc)
Entre documentaire et fiction, ce film est consacré au quotidien d'un pionnier quittant la diaspora pour rejoindre une collectivité ouvrière en Palestine. D'une grande beauté plastique, cette ouvre d'avant-garde a été réalisée par un célèbre photographe allemand installé en Palestine en 1933, après l'arrivée au pouvoir du parti nazi. Prêt de la Cinémathèque de Jérusalem
À Jérusalem de David Perlov (Israël, documentaire, 32 min, 1963, couleur, vostf)
Le grand documentariste israélien David Perlov réalise un portrait poétique en onze tableaux de Jérusalem, ville coupée entre tradition et modernité. Commandité par Israël Film Service, primé à la Mostra de Venise, ce film annonce la naissance du cinéma moderne israélien. Prêt du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou. En présence de Yaël Perlov
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Il marcha dans les champs de Yossef Millo (Israël, fiction, 90 min, 1967, noir et blanc, vostf)
Au moment de la guerre d'indépendance, un jeune membre d'un kibboutz sacrifie son bonheur familial pour rejoindre l'armée israélienne. Tiré du roman classique de Moshé Shamir, le film offre le premier grand rôle à l'écran à Assi Dayan, fils du Général Moshé Dayan et futur cinéaste. Prêt de la Cinémathèque de Jérusalem.
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Exodus d'Otto Preminger (États-Unis, fiction, 1960, 199 min, couleurs, vostf)
Adapté du roman de Leon Uris, le film décrit les luttes pour l'indépendance d'Israël autour de l'affaire Exodus : l'odyssée tragique de 4000 émigrants juifs rescapés de la Shoah refoulés par les autorités britanniques qui gouvernent alors la Palestine. Cette épopée hollywoodienne a largement contribué au développement du cinéma israélien et à la défense de la cause israélienne à travers le monde. Avec l'aimable autorisation de Carlotta Films.
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La colline 24 ne répond plus de Thorold Dickinson (Israël, fiction, 1955, 90 min, noir et blanc, vostf)
Film à grand spectacle décrivant trois épisodes héroïques de la guerre d'indépendance, en 1948 : un soldat britannique tombe amoureux d'une Israélienne qui le pousse à rejoindre les rangs de l'armée israélienne ; un touriste américain participe à l'évacuation de la communauté juive de Jérusalem assiégée par les forces arabes ; un soldat israélien capture un soldat égyptien qui s'avère être un ancien SS nazi. Succès international au moment de sa sortie, ce film est considéré aujourd'hui comme un classique du cinéma israélien. Collection du CNC Archives françaises du film. Prêt de Monsieur Olivier Barrot
Collection des archives françaises du film.
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Les enfants du soleil de Ran Tal (Israël, documentaire, 2007, 70 minutes, couleur, vosta)
Entièrement composée d'images d'archives et de films amateurs, cette ouvre subtile décrit l'évolution du kibboutz depuis les origines pionnières jusqu'au déclin de l'utopie socialiste. Il questionne le mode de vie collectif, s'interrogeant notamment sur l'impact psychologique sur les enfants élevés en communauté. Ce film a été salué comme l'un des plus beaux documentaires de l'histoire du cinéma israélien, suscitant un important débat public au moment de sa sortie. Prêt de Ran Tal En présence de Ran Tal, réalisateur
Légende photo : Les enfants du soleil. ©Chanan Bahir
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Sabra d'Alexander Ford (Pologne/Palestine, fiction, 1933, 70 min, noir et blanc,vosta)
Réalisé par le cinéaste polonais Alexander Ford, Sabra est l'une des premières fictions tournées en Palestine. Très théâtral et d'une grande intensité dramatique, ce film décrit la création d'une communauté agricole par des pionniers juifs au début du vingtième siècle : la lutte contre les conditions climatiques, la recherche d'eau, les relations avec les voisins arabes. Les principaux rôles sont tenus par les acteurs du théâtre Habima dont une grande figure du théâtre israélien, Hanna Robina. Prêt de la Cinémathèque de Jérusalem.
Ils étaient dix de Baruch Dinnar (Israel, fiction, 1960, 90 min, noir et blanc, vostf)
Au début du vingtième siècle, un groupe de pionniers s'installe en Palestine et crée une collectivité agricole. Parmi les premiers longs-métrages de production entièrement israélienne, ce film aborde non sans audace les questions majeures du sionisme de l'époque : le rapport entre la communauté juive de Palestine et la diaspora, les relations avec les voisins arabes. Une sorte de remake de Sabra d'Alexander Ford. Prêt de la Cinémathèque de Jérusalem.
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La réalisation de ce cycle de films a été possible grâce au concours de la Cinémathèque de Jérusalem, de la Steven Spielberg Jewish Film Archive de Jérusalem, du CNC Archives françaises du film, du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou et au partenariat de l'Ambassade d'Israël en France
Remerciements : Olivier Barrot, Oded Brosh, Yanki Dinnar, Donna Gobi (Israël Film Service), Eric Le Roy (Archives française du film du CNC), Anita Mazor et Francine Lutenberg (ambassade d'Israël en France) Ofer Naim (United King, Israël), Yaël et Noemie Perlov Meir Russo (Cinémathèque de Jérusalem), Deborah Steinmetz (Steven Spielberg Jewish Film Archive), Ran Tal, Tereska Torres-Levin Carlotta Films