Fondane est déjà en contact avec l'avant-garde roumaine avant son départ pour la France. Installé à Paris, il collabore dès 1925 à la revue Integral, dont il devient le rédacteur parisien, et il publie dans la revue Unu. Il garde des contacts avec Ilarie Voronca, Claude Sernet, Ion Caslugasru, Filip Brunea-Fox, Stéphane Roll, Constantin Brancusi et Tristan Tzara, se considérant un peu comme le «passeur» de la culture française vers la Roumanie.
Tout en dialoguant avec les oeuvres d'auteurs plus classiques tels que André Gide ou Paul Valéry, il est fasciné par le dadaïsme, qui le laisse rapidement insatisfait à cause de son caractère autodestructeur. Il écrit des articles sur Eluard, Aragon, Reverdy, Cocteau, Tzara ou Joseph Delteil, dirigeant dès 1927 un numéro d'Integral consacré à la poésie française.
Durant la longue période de gestation qui s'étend de 1924 à 1929, il précise sa critique du surréalisme pour contester avec véhémence ses positions politiques et le dogmatisme théorique d'André Breton. C'est l'adhésion à la philosophie existentielle de Chestov qui va opérer une métamorphose de la révolte dadaïste en une rébellion proprement philosophique.
La publication de 3 scenarii, Cinépoèmes, en 1928 avec deux photographies de Man Ray s'inscrit dans la recherche d'un nouveau langage poétique en interaction avec les nouvelles formes d'écriture cinématographique.
En 1929, il publie un essai sur la sculpture de son compatriote Brancusi dans les Cahiers de l'Étoile, revue dirigée par Irma de Manziarly. Son texte est accompagné de deux photographies de sculptures par Brancusi lui-même :
Léda (1926) et Ève (1916-1921).
Pour Fondane, l'art de Brancusi appartient à une anticulture qui rejoint l'impératif de table rase des artistes de l'avant-garde et leur souhait d'un renouveau absolu. Des liens d'amitié lieront étroitement Brancusi et le couple Benjamin et Geneviève Fondane. Un portrait de Fondane par Brancusi fut publié comme frontispice dans le volume de poèmes Privelisti (1930).
Fondane est aussi l'auteur d'un article sur Chagall, qui lui permet d'évoquer son inspiration juive, saluant «un paradis de misère, d'ail et de pogroms, un paradis de brocante où l'on prie un Dieu très ancien, un Dieu de marché aux puces.» (1934, Cahiers juifs).
Un album photographique retrouvé montre qu'il s'essaie lui aussi vers
1930 à des expériences photographiques par collages, montages et découpages,
composant ainsi des sortes de photopoèmes muets.