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RETRANSCRIPTION DES REPONSES

AU PREMIER QUESTIONNAIRE

 

(MARS 2005)


 

Les questionnaires rendus par :

Charlotte P.

Marie-Pierre Anonyme 1

Pauline

Jason Anonyme 2

Louise

Fabien Anonyme 3

Elsa

Hugo Anonyme 4

Charlotte B

Leslie Anonyme 5

Léa

Charlotte F Anonyme 6

 


 

CHARLOTTE P.

1/ Avant que nous ne commencions à travailler sur le système concentrationnaire nazi, je savais qu'Auschwitz était un camp de concentration et d'extermination. Je ne savais pas qu'Auschwitz était un des seuls camps avec une sélection à l'arrivée.

2/ Oui, je savais qu'Auschwitz se trouve en Pologne, même si on a souvent tendance à croire qu'il se trouve en Allemagne.

3/ Oui, je connaissais déjà la différence entre camp de concentration et d'extermination, mais je ne savais rien de plus. Le tableau fait lors du cours sur le système concentrationnaire a bien expliqué ce qui les sépare.

4/ Bien sûr je savais qu'il y a eu beaucoup de morts à Auschwitz, mais je ne savais pas qu'il y en avait autant. On ne peut pas s'attendre à un chiffre aussi important.

5/ Le devoir de mémoire est une manière de transmettre cette horreur afin que plus jamais cela ne se reproduise. Le but est que les rescapés racontent leur histoire pour que l'on puisse la perpétuer de génération en génération. On ne peut pas ignorer une telle période de l'Histoire.

6/ Histoire et Mémoire sont deux termes liés. L'Histoire permet de conna”tre ce qui s'est passé avant nous, c'est donc la mémoire du passé. Mais, l'Histoire permet de savoir, alors que la Mémoire permet de se souvenir.

7/ Je n'ai absolument aucune représentation sur Auschwitz. J'ai vu des documents montrant le camp, mais je ne peux pas l'imaginer avant d'y être. Je pense que je serai surprise en voyant ce camp, parce que l'on ne peut pas imaginer une telle horreur de nous-même.

8/ Dans ce film, nous devons répondre aux questions que tout le monde se pose sur ce camp. Nous devons également faire notre devoir de mémoire, en exposant la réalité telle qu'elle est, sans tricher. Nous ne sommes pas des médias, nous ne cherchons pas à attirer le public, mais à montrer ce qu'est réellement Auschwitz.

9/ Au départ, je ne souhaitais pas partir simplement par peur. Pourtant cela me paraissait très intéressant (si on peut utiliser ce terme). Puis, je me suis dit que je n'aurais sûrement plus l'occasion de faire un tel voyage. J'ai refusé au début, mais désormais, je veux vraiment visiter ce camp.

10/ Je pense que ces personnes ont tort. Je ne vois pas comment on peut douter de la pertinence d'un tel voyage, même si celui-ci est de courte durée. Ce voyage ne peut qu'être bénéfique pour des élèves. Nous cherchons à apprendre, à voir la réalité sur ce camp. Nous pourrons ainsi davantage nous souvenir qu'une telle horreur a existé. Cette expérience est bénéfique pour nous. Beaucoup de personnes que je connais aimeraient pouvoir effectuer ce voyage. Nous avons la chance d pouvoir faire cette visite qui sera enrichissante.

 


 

PAULINE :

1/ Avant le travail sur le système concentrationnaire nazi, Auschwitz évoquait pour moi un lieu où s'était déroulé un crime contre l'Humanité. Je savais que différentes catégories de personnes y étaient conduites et que ce camp était dirigé par des S.S.

2/ Je savais où se situe Auschwitz car mon professeur de collège, en 3ème, avait raconté (avec émotion) sa visite au camp et avait insisté pour que l'on se rappelle où était l'un des plus importants camps de la mort.

3/ Je ne faisais pas vraiment la différence. Camp d'extermination signifiait pour moi l'extermination de groupes ethniques et politiques et le camp de concentration me faisait plus penser au regroupement des personnes suspectées et aux choix de les neutraliser ou pas.

4/ Je ne connaissais pas le chiffre exact des victimes. J'aurais répondu plusieurs millions et j'aurais dit que la population juive a été la pus touchée par le massacre.

5/ L'expression devoir de mémoire signifie pour moi l'obligation morale de ne pas oublier une période de l'histoire et de savoir attacher de l'importance de manière continue à celle-ci. Le devoir de mémoire doit s'accompagner peut-être d'un travail de compréhension, par exemple conna”tre les causes qui peuvent mener à un événement historique si sombre dans l'histoire et chacun doit pouvoir l'interpréter et comprendre, par exemple, l'importance de ne pas permettre une nouvelle fois l'instauration non fondée de la haine raciale.

6/ L'Histoire, c'est la connaissance d'événements passés qui méritent d'être pris en compte et la Mémoire, c'est la possibilité de conserver des informations. L'esprit peut conserver des souvenirs du passé et peut les associer à une représentation qu'il s'est fait de cette période.

7/ Auschwitz est pour moi, actuellement [phrase restée en suspendÉ Pauline n'a pas répondu à cette question]

8/ J'aimerai montrer à travers notre film, non seulement le devoir de mémoire et de reconnaissance de cette période, mais également montrer jusqu'où l'être humain est capable d'aller lorsqu'il est "conditionné" dans un contexte de haine.

9/ Ce qui m'a motivé à faire ce voyage est la volonté d'en savoir plus, d'approfondir concrètement et de prendre conscience un peu plus du fonctionnement de l'époque. J'ai aussi souhaité participer à ce voyage car je m'interroge sur la réaction que mes camarades et moi allons avoir, même si l'on n'en sait pas assez, je pense que la sensibilité "humaine" prendra le dessus.

10/ Je pense qu'organiser un voyage à Auschwitz n'est pertinent que s'il est accompagné d'un travail sur le système concentrationnaire nazi, pour pouvoir affronter un lieu de mémoire, en sachant les éléments fondamentaux sur celui-ci. Il ne faut pas "banaliser" un camp si important et dire d'y aller seulement pour pouvoir le dire. Aller à Auschwitz, pour moi, c'est vouloir ouvrir les yeux sur une réalité et, peut-être en tirer une leçon nécessaire.


 

LOUISE

1/ Auschwitz, je savais que c'était un camp d'extermination, mais c'était vague, je ne savais pas vraiment comment tout se déroulait là-bas, tout ce qui s'est passé.

2/ Je pensais qu'Auschwitz était à l'Est de l'Allemagne.

3/ Oui, je faisais une différence entre les deux types de camps, déjà de par leur nom.

4/ Je crois conna”tre approximativement le chiffre des victimes.

5/ Pour moi, le devoir de mémoire c'est l'importance de savoir parler, que tout soit dit sans tabou, pour ne pas oublier ou même ignorer (négationnisme) ce qui s'est passé. Mais c'est surtout le devoir de transmettre aux autres ces émotions, ce vécu.

6/ l'Histoire permet la Mémoire. Mais l'histoire est plus neutre, plus générale. La mémoire, elle, appelle aux sentiments, sensations, émotions, c'est plus personnel et plus profond.

7/ Auschwitz est avant tout un lieu de massacre, une arme contre l'Humanité, un espace cauchemardesque. Mais, avec du recul, on découvre tout de même une histoire, mémoire commune. Ce lieu est un témoin de ce qui a pu se passer, c'est une preuve majeure.

8/ D'abord, j'aimerais que l'on filme le récit des déportés qui nous accompagnent pour que cela nous aide à nous figurer les choses, pour que l'on soit chargés en émotion. Ensuite, j'aimerais pouvoir découvrir l'expression de tous les visages, ainsi que les différentes réactions des gens. J'aimerais montrer les entassements d'objets et de cheveux, etcÉ afin de donner aussi de l'ampleur. Enfin, je voudrais que l'on filme les coins sombres, petits, fermés, malsains du camp et que l'on les oppose aux alentours du parc, afin de créer un contraste avec la verdure et les autres maisons.

9/ D'abord, je pense que ce voyage peut m'apprendre à me découvrir moi-même dans des moments difficiles et conna”tre mes sensations. Ensuite, l'intérêt historique et culturel est important, je pourrais être témoin d'une chose terrible qui para”t si loin. Enfin, j'ai eu ce besoin d'aller voir ce qu'ont vécu, et comment, les gens dans le camp.

10/ D'abord, je pense que l'on ne peut pas priver les gens de cela, il ne faut pas avoir peur de montrer les choses. Au contraire, je pense plutôt que plus les élèves sont jeunes, plus ils sont innocents, plus ils seront marqués, choqués (mais jamais ce lieu n'a réellement servi d'exemple pour ne plus qu'il y ait de génocide).


 

ELSA

1/ Je savais qu'Auschwitz était un camp où de nombreux Juifs, prisonniers de guerre, etc. étaient séquestrés et que certains (une majeure partie) y mourraient gazés.

2/ Oui, je savais où se trouve Auschwitz.

3/ Je ne savais pas exactement la différence entre camps d'extermination et camps de concentration. Mais de par le mot "extermination", je savais que c'était l'endroit où les prisonniers mourraient.

4/ Je ne connaissais pas le nombre exact des victimes, mais je me doutais qu'elles étaient des millions.

5/ "Devoir de mémoire" signifie (pour moi) transmettre ce que l'on sait aux autres qui ne savent pas, ou pas exactement, ce qui s'est passé en Pologne, ou pendant d'autres guerresÉ Je pense que le devoir de mémoire est quelque chose d'important pour ceux qui viendront après nous sachent ce qui s'est passé et que ces atrocités n'arrivent plus jamais.

6/ Je pense que la mémoire est ce que ceux qui ont vécu certaines choses racontent ce qui s'est passé pour montrer la vérité et, tout simplement, pour pouvoir en parler aux plus jeunes.

L'histoire, c'est ce qui permet de savoir dans quelles circonstances s'est déroulée la guerre, pourquoi tant de violence, etc. L'histoire amène la mémoire. Et sans l'histoire, la mémoire ne serait pas transmise, je pense.

7/ De par les images que l'on voit au J. T., dans les émissions, on peut voir à quoi ressemblent en vrai les blocks, etc. Mais, je m'imagine un site immense, avec d'immenses bâtiments et un peu entouré de ruines. Mais, j'attends d'être là-bas pour vraiment voir ce qu'est Auschwitz.

8/ Dans le film, j'aimerais montrer tout ce qui est représentatif des camps, avec des témoignages d'anciens déportés, qui expliqueraient ce qu'était telle ou telle chose à l'époque des camps, ce qu'ils ressentent quand ils reviennent à Auschwitz. Mais, surtout, montrer tous les bâtiments, en fait, tout ce qui est possible pour que les personnes qui verront le film et qui n'ont jamais vu Auschwitz puissent vraiment se représenter ce que c'est et ainsi les sensibiliser. Ce sera comme notre devoir de mémoire.

9/ Je veux aller à Auschwitz, tout d'abord parce que ce qui s'est déroulé là-bas me touche beaucoup et je veux en savoir plus. Auschwitz fait partie de la Seconde Guerre mondiale et ceci est une période de notre histoire qui m'intéresse énormément. Et je pense qu'aller à Auschwitz me permettra d'en savoir un peu plus sur cette guerre. Aller à Auschwitz nous permettra (à l'ensemble de la classe) de rencontrer d'anciens déportés et ce sera une belle expérience humaine que de partager ce qu'ils ont vécu.

10/ Un voyage d'une journée pour découvrir et comprendre Auschwitz, c'est très court, surtout que le camp se trouve loin de Bergerac. Et j'ai l'impression que le temps que l'on nous explique, que l'on "visite", etc.. la journée sera vite passée et on n'aura pas eu le temps de tout comprendre. Je ne pense pas que cela ne sera pas pertinent, mais ce sera beaucoup trop court. Cette journée sera une journée-marathon, mais j'ai envie d'y aller quand même, car l'occasion d'aller à Auschwitz ne se présentera pas deux fois.


 

CHARLOTTE B.

1/ Auschwitz évoquait pour moi la déportation. Je savais que c'était un camp, mais je ne savais pas s'il était de concentration ou d'extermination.

2/ Je pensais qu'Auschwitz se trouvait en Allemagne (car on fait référence à l'Allemagne nazie).

3/ Non.

4/ Non.

5/ La mémoire est un devoir surtout lorsqu'il s'agit de faits aussi horribles. Le devoir de l'Homme est d'être conscient de ses erreurs et d'éviter de les reproduire.

6/ L'Histoire, ce sont les faits et le vécu des hommes. La Mémoire est la transmission de l'Histoire.

7/ Auschwitz est le camp qui a fait le plus de morts. A mes yeux, il représente l'horreur de milliers d'hommes (qu'elle soit physique ou psychologique). C'est la déshumanisation.

8/ Je pense qu'il faut montrer justement ce que l'on ne voit pas, qu'on n'imagine pas, ce qui nous touche au moment même et pas ce à quoi on pensait avant.

9/ On en parle beaucoup sans vraiment savoir et le sujet, même d'actualité, reste encore assez vague. Il est bien d'avoir sa propre impression.


 

LEA

1/ Auschwitz a toujours représenté pour moi : horreur. Je connaissais un peu le sujet, mais ça concernait surtout la déportation juive. C'est juste cette année que je me suis vraiment intéressée au système concentrationnaire.

2/ Oui.

3/ Oui. Mais j'avais un peu de mal avec les camps où on faisait travailler.

4/ Par coeur, c'était 6 millions de Juifs. Je ne connaissais pas le chiffres des autres victimes.

5/ Pour moi, "devoir de mémoire" ressemble vraiment à une obligation. Mais, il est vrai que pour ne plus jamais recommencer un tel massacre, il faut sensibiliser le plus possible les hommes. Et surtout notre génération.

6/ La mémoire que l'on peut entretenir vient d'un fait historique. Tout le passé a construit notre présent. En n'oubliant pas notre passé, on agit sur deux choses : les hommes et leur présent commun.

7/ Un lieu silencieux, immobile encore sous le choc.

8/ Je ne sais pas. Les images, on les voit. Mais nous dans les images, c'est autre chose.

9/ C'est une occasion unique. Je le fais pour moi et ma conscience.

10/ Des voix s'élèvent toujours. La participation à ce voyage n'est pas obligatoire. Chacun a eu le choix, chacun est responsable de son choix. Et, de toute façon, une journée ne me para”t pas trop courte pour faire son propre "devoir de mémoire".


 

MARIE-PIERRE

1/ Pour moi, Auschwitz évoquait le camp de concentration et d'extermination avec toutes les horreurs que l'on peut imaginer et surtout découvrir. La première image qui s'impose à mon esprit est l'entrée du camp avec la sorte de tour, peut-être pour ne pas rentrer dans les murs ou bien simplement parce que c'est la représentation la plus courante que l'on donne d'Auschwitz. Auschwitz est aussi, d'une certaine manière, pour moi, le camp qui symbolise l'extermination, la Shoah. Je m'étais déjà intéressée à la question en 3ème, sans doute parce que c'était une partie du programme, mais ça avait pris une place davantage importante, un peu par hasard, quand mon oeil a été attiré au CDI par le livre La déportation (aussi à Maine de Biran). Les images et certains textes m'ont marquée et m'ont poussée à faire un petit exposé avec une copine pour approfondir. Ce sont ces visages aussi qui me viennent à l'esprit à l'évocation d'Auschwitz. En fait, Auschwitz m'évoque mes connaissances sur ce thème. Des besoins de rentabilité, aux chambres à gaz en passant par les expériences médicalesÉ

2/ Je savais qu'il était en Pologne.

3/ Je ne suis plus très sûre, mais je crois que j'en faisais une petite. Elle s'est cependant précisé cette année, notamment grâce à la connaissance de camps de concentration dans d'autres situations.

4/ J'ai eu les chiffres en ma possession, mais je ne me souviens pas les avoir connus par coeur. Pour être franche, aujourd'hui encore, je ne pense pas pouvoir donner des chiffres très exacts. Je ne suis pas sûre de ne pas me tromper en disant que cela avoisine les 7 millionsÉ Le nombre très (trop) important de victimes contribue à l'horreur du phénomène, mais l'exécution d'un tel projet n'a pas besoin d'un nombre phénoménal pour être effrayante. De plus, les victimes ont déjà beaucoup été considérées en tant que numéros. Je m'intéresse davantage aux traces laissées, photos, témoignagesÉ Je ne renie cependant pas l'importance de conna”tre l'ampleur de la catastrophe. Mais, en règle générale, je retiens difficilement les chiffres, quoique ceux-ci méritent un effort.

5/ Le devoir de mémoire, c'est prendre conscience des événements pour le moins peu reluisant du passé. Oser affronter et rechercher des éléments sur le sujet pour en conna”tre le plus possible. Le travail est nsuite d'élargir les connaissances à d'autres personnes et d'autres générations, sans en diminuer la portée. C'est pouvoir se souvenir, tirer les leçons, transmettre et empêcher autant que possible que cela se reproduise. C'est sans doute un travail plus dur à effectuer qu'à énoncer, ne serait que dans la prise de conscience.

6/ Je pense que l'Histoire donne accès à la Mémoire. Qu'elles sont liées. L'Histoire, c'est l'énonciation et la recherche des faits, la mémoire consiste à émettre un jugement, plus ou moins personnel et à en tirer les leçons. Cependant, il y a déjà une amorce du travail de mémoire chez certains historiens. Les deux peuvent (doivent ?) se mêler.

7/ Elles n'ont pas fondamentalement changées, mais elles se sont précisées. Je pense davantage au lieu de mémoire que l'on y trouve actuellement. Je pense que cette année ne m'a pas encore apporté toutes les connaissances qu'elle m'aura apporté à la fin de celle-ci. Il me reste encore des sources à exploiter, en plus du voyage, pour préciser encore la vie quotidienne dans les camps de la mort et d'autres choses sans doute.

8/ Je souhaiterais d'abord montrer le contexte, les autres camps, les buts de l'exterminationÉ en guise d'introduction. Ensuite, préciser la vie et la mort à Auschwitz, en particulier. La création du camp, l'organisation, l'arrivée des prisonniers, la répartition, les appels, les expériencesÉ (tout traiter précisément risque cependant d'être difficile). Je souhaiterais aussi montrer comment on organise la transmission de la mémoire à Auschwitz, comment on a reconstruit le camp, les éléments mis en évidence.

9/ Premièrement, je sais que je veux me rendre à Auschwitz, mais je ne suis pas sûre de pouvoir le faire seule. Si je souhaite me rendre à Auschwitz, c'est parce que depuis que je m'intéresse à l'extermination durant la Seconde Guerre mondiale, j'ai besoin d'en voir, d'en apprendre toujours plus, peut-être pour être sûre de ne jamais oublier ou minimiser. J'ai besoin de me mettre aussi proche de ce qui est arrivé, face à face pour affronter. C'est aussi un sentiment par rapport aux déportés, pour me rapprocher d'eux et de leurs souffrances, pour essayer de les comprendre mieux, même si je ne pense pas pouvoir jamais savoir vraiment, ne l'ayant jamais vécu. C'est un sentiment assez difficile à mettre par écrit et à formuler.

10/ Tout dépend de quoi dépend la polémique. Si c'est le voyage en lui-même qui est discuté, je pense que c'est une bonne chose, d'autant que les occasions ne sont pas si nombreuses. En plus, le voyage est fait dans un contexte précis qui permet de lui faire porter plus de fruits que le voyage seul. Si c'est la durée du voyage qui pose problème, alors je pense que c'est vrai qu'une journée c'est un peu court, surtout quand on considère le temps du trajet. La journée sera dense et il sera difficile de tout voir, de tout percevoir, ce n'est pas très favorable à la commémoration et au recueillement. Cependant, si le voyage durait davantage, je suppose qu'il serait aussi plus cher et, dans ce cas, moins accessible. En conclusion, je pense que, même si des améliorations peuvent s'avérer profitables, l'initiative d'un tel voyage est utile à la mémoire et c'est ce qui est recherché.


 

JASON

1/ Avant de préparer ce voyage, Auschwitz évoquait pour moi, un des camps parmi lesquels les horreurs des dirigeants du Ille Reich ont exécuté tout leur mépris, toute leur haine. Une sorte d'allégorie du fascisme. Je dois avouer que je ne faisais pas vraiment la différence entre Auschwitz et d'autres camps, et je ne savais pas quel camp était d'extermination ou pas.

2/ Je ne savais pas où se trouvait ce camp. A vrai-dire, je le situais vers l'Autriche...

3/ Je ne faisais que vaguement la différence entre camps d'extermination et de concentration. Notre professeur de 3e (M. Dauriac du collège Henri de Navarre, Coutras, Gironde) en avait parlé, mais cela n'était pas à écrire dans nos cahiers... La différence était d'ailleurs venue à partir de l'ouverture des extraits de Nuit et brouillard que nous avions en partie vu en classe.

4/ Le chiffre des victimes de la solution finale est de 5 millions.

5/ "Devoir de mémoire" signifie pour moi hommage intemporel aux morts victorieux.

6/ L'histoire doit être utile à la réflexion de ce que nous pourrions faire : se servir des erreurs du passé afin de ne plus les faire. La mémoire serait plutôt pour moi, un honneur à faire à ceux qui sont morts des erreurs du passé que nous démontre l'histoire, leur rendre hommage.

7/ A l'heure où j'écris, je vois Auschwitz comme un des camps d'extermination, d'une grandeur surprenante, dévoilant l'ampleur des mesures prises par le Reich pour la solution finale. J'ai lu le jugement de Marie Claude Vaillant Couturier aux dirigeants du Reich d'Hitler, et cela reflète tout à fait l'image que je me fais de ce camp à présent. Mais l'appel, notamment, évoque bien plus de choses pour moi qu'avant.

8/ Je verrai bien un parcours, notamment celui des condamnés, et une représentation du célèbre bloc d'extermination de triste mémoire...

Il y aurait tellement de choses à montrer, mais comment de pas édulcorer certains plans en en filmant d'autres?..

9/ Ne pas aller à ce voyage parce que cela bouleverse notre quotidien est de l'indifférence, indifférence insultante. Je vais à ce voyage pour un devoir de mémoire, je veux voir par moi-même, pas seulement par images interposées ou par ce que l'on peut raconter.

10/ Certains doutent de la pertinence de ce voyage, parce qu'ils doutent de la pertinence des élèves. Mais j'espère très sincèrement que ce voyage ne sera pas sans répercussions dans cette classe...


 

FABIEN

1/ Le nom d'Auschwitz ne m'évoquait aucun mot seulement une seule image, celle d'un bulldozer qui pousse des corps pour les regrouper en tas, c'est l'image que j'ai en tête à chaque fois que j'entend le nom d'Auschwitz.

2/ Oui je savais que Auschwitz se trouvait en Pologne.

3/ Oui je faisais la différence.

4/ Je ne connais pas les chiffres exacts des victimes, puisqu'il encore contesté, mais le chiffre que j'ai retenu c'est 6 millions de morts pour la Shoah.

5/ Pour moi, l'expression devoir de mémoire est trop vague, Mémoire n'évoque que le passé je pense pas que le seul travail sur le passé suffise, puisque même avec un travail de mémoire, des génocides comme le Rwanda n'ont pas été évité alors qu'ils auraient pu. Je crois que le travail de mémoire est une bonne chose, mais il doit amener à des actes et non pas des constatations.

6/ Je fais une Grande différence entre l'histoire et la mémoire. L'histoire serait comme une information " brute ", qui laisse le lecteur se faire sa propre vision d'un fait, alors que la mémoire peut être différente selon chaque individu et subir des réinterprétations.

7/ Ma représentation sur Auschwitz est quelque chose de dur pour moi. Beaucoup de gens me disent, tu vas " voir" Auschwitz, je ne pense pas que je vais "voir" Auschwitz, je vais imaginer Auschwitz .Car le camp n'est plus le même, c'est pour moi devenu une image que l'on offre aux " visiteurs ". une image bien différente du camp de 1945, puisqu'il y a de l'herbe, plus de poussière de corps, plus aucune odeur, on ne peut qu'imaginer le pire et se dire c'était ici. Malgré cette image, je ressens un besoin viscéral d'y aller.

8/ Etant donné la représentation que j'ai d'Auschwitz, je ne saurai pas quoi filmer en particulier. Je pense que je ferai le plan final sur l'herbe au pied des barbelés pour dire, les nazis l'ont arraché pour pas que les détenus la mangent, maintenant on la laisse pousser pour nous donner un " espoir ".

9/ je ne pourrai pas expliquer mes motivations, je sais que c'est un besoin viscéral d'y aller et je ne l'explique pas. Je sais que j'ai peur de ne rien ressentir, et de passe pour un monstre aux yeux des autres, car comme je l'ai dis, pour moi,Auschwitz est devenu un nom que l'on pose sur un lieu. L'idée que l'on vende des cartes postales me renforce dans cette idée, je me dis que c'est devenu une image et j'ai du mal à me dire que l'on peut " visiter" Auschwitz, quand on pense qu'il y a 60 ans, on voulait fuir ce lieu.

10/ je ne sais pas quoi en penser puisque moi-même j'ai un avis assez paradoxal sur ce lieu, mais je ressens le besoin d'y aller. C'est tout ce que je peux répondre a cette question.


 

HUGO

1/ Un camp d'extermination comme un autre (comprendre : ne se distinguant pas d'un autre camp).

2/ Quelque part en Pologne.

3/ Oui, bien qu'ils fassent de nombreux morts tous les deux.

4/ Non, mais je savais qu'ils étaient très nombreux (j'estimais à plusieurs millions).

5/ Faire perdurer la mémoire de certaines personnes, afin que ce qui s'est produit ne soit pas oublié.

6/ L'Histoire est objective, traitant juste un sujet en général, tandis que la Mémoire est objective et plus ciblée.

7/ Comme un lieu qui a perdu de son horreur avec la reconstruction façon "tourisme".

8/ Montrer qu'il est impossible de comprendre/ressentir ce qui c'est passé ici.

9/ Ne me considérant pas comme quelqu'un de sensible, je m'impose un test pour voir comment je me comporterais face à un lieu qui a fait un des plus grands nombres de l'histoire. Je veux voir aussi si je parviens à comprendre Hitler.

10/ Des lycéens ne pourront jamais comprendre ce qui s'est passé là-bas. Je sais que je ne parviendrais pas à "honorer" la mémoire des morts intérieurement (des pensées cyniques me traversent forcément l'esprit). Je crois aussi qu'environ 70% de ceux qui partent se fichent d'honorer la mémoire de personnes dont la mort n'aura aucune répercussion sur leur petite vie joyeuse...

PS : Je vous ai peut-être choquée par mes paroles (écrites). Si c'est le cas, je m'en excuse, mais j'estime avoir dit ce que beaucoup pensent.


 

LESLIE

1/ Le nom d'Auschwitz évoquait pour moi la preuve de ce qu'il y a de pire dans l'être humain. Cela évoquait une douleur, une souffrance, un déchirement indicibles perpétrés sur des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants. Je connaissais les horreurs qui ont sévi là-bas, sans jamais toutefois avoir la prétention de comprendre entièrement ce qui s'y est passé et je pense que personne, hormis les déportés, n'a la capacité d'assimiler l'envergure du phénomène. Je connaissais donc en grande partie les faits pour en avoir discuté avec mes précédents professeurs, mais également avec ma famille.

2/ Je savais effectivement où se trouve Auschwitz.

3/ Je faisais la différence entre camps d'extermination et de concentration. Je savais que les premiers étaient synonymes de mort certaine et presque systématique.

4/ Je ne connaissais pas les chiffres exacts des victimes, mais avais cependant conscience que cela se comptait en millions.

5/ Le "devoir de mémoire" est, selon moi, une façon de ne pas oublier afin de ne jamais offrir une possibilité à de tels événements de reprendre forme. Mais, il s'agit aussi de ne pas passer sous silence la douleur de millions d'hommes par simple confort et inconscience.

6/ L'Histoire se base sur des faits et les analyses de manière presque chirurgicale, avec une objectivité et une distance parfois déconcertantes et pourtant indispensables, tandis que la Mémoire implique les sentiments et réflexions personnels.

7/ Mes représentations d'Auschwitz n'ont guère changées, mais ce sont précisées car certaines choses, dont j'avais conscience, sont devenues encore plus "concrètes" et "saisissables".

8/ Dans le film, je souhaiterais montrer qu'il s'agit d'êtres humains avant tout, des Hommes qui ont souffert et qu'il ne faut pas oublier. Je voudrais montrer que la haine ne mène à rien et repousser les pensées fascistes qui connaissent un nouvel essor aujourd'hui, sans plus aucune considération pour les événements passés, aussi monstrueux soient-ils.

9/ J'appréhende énormément ce voyage, mais il me semble essentiel d'approcher une compréhension bien qu'encore abstraite, de l'horreur, de la souffrance des hommes ; et surtout de revenir avec un message de paix, accessible à tous grâce au film que nous allons réaliser. Bien sûr, toutes les consciences ne seront pas en accord avec ce que l'on voudra démontrer, d'autres s'en moqueront éperdument, mais si cela peut modifier la perception de la vie et du monde qui les entoure de certains, ce sera une mince victoire arborant des allures de faibles lueurs d'espoir pour la construction d'un monde meilleur.

10/ Je pense que supprimer les voyages à Auschwitz risquerait d'encourager la recrudescence du racisme et du nazisme dans une société actuelle où les cimetières sont profanés par de jeunes imbéciles inconscients qui ne comprennent pas le quart de la doctrine nazie et ignorent tout de ce régime dévastateur et irrationnel.


 

CHARLOTTE F.

1/ Avant, Auschwitz, pour moi, était un camp de concentration comme les autres, je pouvais m'imaginer ce qui s'y était produit, mais jamais je n'aurais pensé, qu'un jour, j'irais là où des milliers de personnes se sont faites massacrer.

2/ Je savais que c'était en Pologne, mais j'ignorais où exactement.

3/ Non, je pensais qu'il n'y avait qu'un type de camp, ce que j'imaginais se rapprochait plus du camp de concentration que d'extermination.

4/ Je pense qu'il y a eu un million de morts à Auschwitz et environ 5 millions en tout.

5/ Le devoir de mémoire, c'est le fait de transmettre et raconter ce qui s'est passé aux futures générations pour que plus jamais une horreur pareille ne se produise.

6/ Je pense que l'histoire sert d'abord à conna”tre les faits passés pour pouvoir mieux comprendre les sociétés actuelles; alors que la mémoire, c'est plutôt savoir ce qui s'est passé avant pour ne pas refaire les mêmes erreurs.

7/ C'est difficile de se représenter Auschwitz maintenant, car à chaque fois que j'essaye de me le représenter, je vois les personnes squelettiques que l'on voit sur la plupart des documents parlant d'Auschwitz ; en fait c'est presque impossible de se représenter Auschwitz sans ses déportés.

8/ J'aimerais bien que l'on montre les lieux que parcouraient les prisonniers en une journée et en quoi consistait leur vie au camp.

9/ Je crois que si je veux aller à Auschwitz, c'est pour mieux voir le camp de mes propres yeux, comme l'ont vu les déportés.

10/ Je pense qu'il ne faut pas forcer les élèves à y aller, mais je pense qu'aller à Auschwitz ne peut-être que bénéfique pour la mémoire de chacun.


 

ANONYME 1

1/ avant de travailler sur Auschwitz, ce nom m'évoquait peu de choses. Je pensais que c'était un camp de concentration, qu'il s'y était passé des choses graves, mais je ne connaissais pas beaucoup de détails, alors ce la ne me préoccupait pas trop.

2/ Oui, je savais qu'Auschwitz se trouvait en Pologne.

3/ Non, je ne faisais pas de différences, pour moi, les chambres à gaz étaient dans les camps de concentration.

4/ Non, je n'en avais pas la moindre idée !

5/ C'est un peu quelque chose que je ressens, le "devoir de mémoire", c'est pour tous ceux qui ont souffert, pour ceux qui souffrent encore de terribles guerres comme la 2nde Guerre mondiale ou même la 1ère. Je pense qu'il faut préserver la mémoire, être fier de ceux qui nous ont précédés, de ce qu'ils ont fait pour nous, mais aussi ceux qui sont morts, alors qu'ils n'avaient vraiment rien fait.

6/ L'Histoire, c'est ce que nous devons savoir de notre passé, de nos ancêtres, alors que la Mémoire, c'est le fait de penser, de remercier, de fêter ceux qui ont vécu et ont souffert, de ne pas oublier qu'il y a eu une vie avant nous.

7/ Aujourd'hui, je crois qu'Auschwitz, ça ne ressemble plus à grand chose et pourtant, je sais que des choses terribles, abominables se sont déroulées dans cet endroit.

8/ Je pense que même si ça doit choquer, il faut montrer l'horreur des camps, c'est-à-dire la réalité de ce génocide, parce que les gens ne se rendent pas compte de ce qu'il est vraiment advenu là-bas. On se fait une image de la Shoah, mais on est très loin de la réalité, on ne peut pas imaginer l'horreur qui y a régné. Mais, de toute manière, Auschwitz aujourd'hui ressemble à tout ce que l'on pourrait voir en France, c'est son histoire qui est importante. Il faut montrer les réactions de ceux qui voient Auschwitz, parce que l'endroit est désert, mais le savoir est en chacun de nous.

9/ Oui, je pense conna”tre, vaguement, mes motivations. Je crois que j'ai "besoin" de voir, parce que nous tous vivons dans un monde "parfait" comparé au monde dans lequel les victimes de la Shoah vivaient, et c'est important pour moi de conna”tre le mal, nous sommes très chanceux en France et nous ne nous rendons pas compte de la pauvreté, la souffrance, le mal et l'horreur qui ont pu arrivé sur notre Terre.

10/ Je comprends que certains doutent de la pertinence de ce voyage. Tout le monde ne conna”t pas la réalité du génocide, j'ai moi-même très peur de ne rien ressentir, d'être indifférente alors que ce qui s'est passé est vraiment affreux. Mais, on ne se contrôle pas, on ne contrôle pas ses émotions, j'appréhende un peu, mais je ressens réellement le besoin de "voir", "d'y être".


 

ANONYME 2

1/ Avant que nous ne commencions à travailler sur le système concentrationnaire nazi et à préparer ce voyage, le nom d'Auschwitz évoquait pour moi les camps de concentration et d'extermination mis en place par Hitler et ses "amis" nazis lorsque celui-ci a commencé à vraiment prendre du pouvoir, en 1933. Mais, il étai aussi pour moi le plus connu des camps, l'exemple de la cruauté, la peur, la mort, la déshumanisation qui étaient, je crois, les principales caractéristiques des camps nazis. Enfin, Auschwitz évoquait pour moi, bien sûr, le nombre de victimes juives, qui ont été les plus nombreuses, mais aussi les tsiganes, les handicapés, les homosexuelsÉ

2/ Je savais qu'Auschwitz se trouve en Pologne, non loin de la frontière allemande.

3/ Je ne connaissais pas la différence exacte entre un camp d'extermination et camp de concentration. Pour moi, un camp d'extermination signifiait une mort rapide, par les chambres à gaz ou les crématoires, un camp de concentration une mort lente par la honte, le travail, la faim, le froid, la peur.

4/ Je ne connaissais pas exactement les chiffres de victimes.

5/ Pour moi, l'expression "devoir de mémoire" signifie montrer aux générations passées que l'on n'a pas oublié ce qu'ils ont vécu, que leurs souffrances et leurs actions nous servent encore aujourd'hui à construire nos vies et c'est une preuve de ce qu'est capable de faire l'Homme. Or, si l'on sait ce dont il est capable, on est peut-être plus apte à ne pas se laisser emporter par les mouvements extrémistes et à avoir un regard plus objectif sur le monde qui nous entoure.

6/ L'Histoire relate des faits et se construit sur des statistiques et une analyse extérieure du passé. La Mémoire vient de témoignages et nous fait entrer à l'intérieur de ce qu'ont vécu les générations passées. L'Histoire nous intéresse, la Mémoire nous touche. C'est pourquoi on ne peut pas mélanger les deux.

7/ Mais représentations sur Auschwitz ont peu changées depuis que nous avons commencé à travailler sur le système concentrationnaire. Ce qui a changé, c'est le rôle que nous avons sur la Mémoire et , plus nous avançons dans ce travail, plus je trouve que certaines personnes, à trop vouloir de mémoire, la tue.

8/ Dans ce film, je souhaiterais montrer que la Shoah n'est pas que nombres et calculs, mais que c'est aussi des personnes qui se souviennent encore et que nous, pauvres petits enfants qui n'avons jamais connu le système concentrationnaire, ne pouvons nous permettre de dire, quels que soient nos renseignements, que nous savons.

9/ Les motivations qui m'ont conduite à faire ce voyage sont l'envie de me dégoûter un peu plus de l'Humanité, mais aussi un besoin de savoir et une certaine façon de me dire que notre vie est un véritable paradis.

10/ Je pense que beaucoup de gens, de nos jours, croient que leur petite vie tranquille est un enfer. Chose qui, pour moi, est fausse. Peut-être qu'une petite visite qui montre si peu de l'horreur que fut le système concentrationnaire leur ferait du bien.


 

ANONYME 3

1/ Auschwitz évoquait pour moi un grand camp de concentration et non d'extermination, de travail et de concentration qui fut à l'origine du génocide des juifs. Je pensais qu'il n'y avait seulement qu'un camp, alors qu'en réalité Auschwitz regroupe plusieurs camps.

2/ Oui, en Pologne.

3/ Les camps d'extermination sont des camps où le but est de mettre à mort des personnes comme industriellement, à la cha”ne, tandis que dans les camps de concentration, la mort est lente, elle se fait au fil des jours qui passent, en même temps qu'une déshumanisation.

4/ Environ un million de victimes.

5/ "Devoir de mémoire", c'est témoigner des souffrances, des horreurs qu'ont vécues toutes ces personnes. Transmettre une mémoire de ces peuples et ne surtout rien occulter, que les population à venir sachent ce qui s'est passé, se rendent compte de l'atrocité. Le "devoir de mémoire", c'est comme défendre des idéaux qui ont été, pendant longtemps, oubliés tels la dignité de l'Homme.

6/ L'Histoire est plus vaste que la mémoire. L'histoire va être différente de la mémoire par rapport aux explications. En effet, l'histoire va s'élargir sur de nombreux plans (économique, social, politique, culturel, religieuxÉ), mais va pouvoir également démentir la mémoire ou tout simplement la critiquer.

7/ Auschwitz est pour moi le symbole, l'emblème, de la barbarie nazie. Dans celui-ci, je vois un amoncellement de cadavres, de personnes qui n'ont plus aucun désir de vivre, complètement déshumanisées. Tous les moyens sont bons pour montre aux prisonniers qu'ils sont réduits à rien : les wagons dans lesquels les déportés ne sont plus que du bétail, le numéro tatoué, l'humiliation sans cesseÉ Auschwitz n'est qu'une organisation industrielle dans laquelle les cheveux, les dents, les habits des déportés vont servir de matières premières.

8/ L'entrée du camp, ce que les prisonniers voyaient en premier avant d'être enfermés dans les camps, l'entrée principale d'Auschwitz, les chambres à gaz, les dortoirs, l'infirmerie avec le cabinet du dr Mengele, les fours crématoires.

9/ On en parle beaucoup, tellement de personnes y ont péri, c'est comme un "devoir de mémoire" de s'y rendre et de pouvoir raconter ce que l'on y a découvert.

10/ Je ne comprends pas pourquoi certaines personnes s'y opposent, c'est pourtant très important, on a cette opportunité de découvrir, certes quelques chose d'horrible, mais qui a quand même marqué le monde entier et de nombreux esprits à jamais. On en parle en classe, mais le fait de pouvoir se rendre compte des faits sur place, cela permet de sensibiliser certains esprits qui n'arrivent pas à se rendre compte peut-être de la gravité des faits du fléau.


 

ANONYME 4

1/ J'avais déjà entendu parler vaguement d'Auschwitz et je savais que c'était un camp d'extermination fait pour les juifs. Je ne savais pas qu'on déportait également les opposants politiques, les tsiganes, les homosexuels, etc.

2/ Je savais que cela se trouvait dans un pays de l'Europe de l'Est, mais pas exactement où.

3/ Pour moi, les camps de concentration représentaient l'endroit où les déportés étaient placés pour effectuer les travaux forcés et les camps d'extermination, l'endroit d'où on ne revenait jamais, les "camps de la mort".

4/ J'ai connu le nombre de victimes à partir de la 3ème qui étaient évoqué dans les cours. Mais avant cela, sans savoir le nombre exact, je savais qu'il y avait eu un nombre inimaginable de victimes.

5/ "Devoir de mémoire" signifie tout d'abord qu'il ne faut pas oublier les victimes. Au fur et à mesure que le temps passe, tous les témoins de la guerre disparaissent. Notre génération a le devoir de transmettre aux générations futures, qui devront se contenter des oeuvres écrites et filmées, cette notion de "plus jamais ça" et devra leur faire prendre conscience de cette période terrible. C'est un lourd fardeau, car n'ayant pas vécu cette période, nous n'aurons jamais sur eux l'impact que peut avoir un déporté ou un acteur de la guerre, nous n'arriverons jamais à leur transmettre comme ils le font cette horreur qu'a été la guerre.

Les générations futures n'auront pas le privilège d'apprendre et d'entendre de vrais témoins.

Mais, ce "devoir de mémoire", nous le devons à toutes les victimes, quelle que soit sa religion ou sa nationalité, car aucun être humain de devrait endurer ce qu'ils ont enduré.

Cela peut faire peur, le fait que l'on nous ait confié la tâche d'inculquer aux générations futures les notions de "plus jamais ça" car, si une IIIe Guerre mondiale devait éclater, se serait un sentiment d'échec pour nous, mais aussi pour toutes les victimes mortes pour rien, car finalement, leur mort n'aura même pas servi à faire réfléchir les hommes.

6/ L'Histoire reprend tout : le contexte politique, économique et social de l'époque, l'engrenage du système nazi, les régimes totalitaires, etc. La mémoire est plus ancrée sur l'horreur de la guerre et les victimes.

7/ Je me représente Auschwitz comme une sorte d'Oradour-sur-Glane, complètement en ruines, mais je pense qu'Auschwitz aura plus d'effet au niveau émotionnel et psychologique.

8/ J'aimerais montrer les réactions des élèves face aux camps.

9/ J'ai voulu réaliser ce voyage parce qu'on a beau lire des oeuvres, visionner des films et écouter des témoignages, le fait de se retrouver à Auschwitz nous ouvre d'autres horizons et une autre vision de cet endroit, nous plonge directement dans le contexte des déportations. Je pense que cette visite aura un effet beaucoup plus important et fort sur moi que n'importe quel document, car on ne prend conscience des choses que lorsqu'elles sont face à vous.

10/ Je pense qu'elles ont raison, car une journée est trop courte car on arrive choqué et on n'a pas le temps de se poser pour réfléchir et visiter comme il se doit Auschwitz.


 

ANONYME 5

1/ Le nom d'Auschwitz évoquait pour moi le pire des camps de concentration et de l'horreur nazie. Cependant, mes souvenirs de collège ne suffisaient pas à mesurer les raisons et l'ampleur du désastre. De plus, les années ayant passé, les survivants acceptent depuis peu de témoigner de leur expérience auprès des collégiens.

2/ Je ne savais pas précisément où se situe Auschwitz. Pour moi, le camp se trouvait en Allemagne !

3/ Je connaissais les deux aspects du système nazi, mais je n'utilisais que le terme "camp de concentration" pour désigner l'univers où avait lieu les atrocités du système nazi.

4/ Le chiffre exact des victimes m'était inconnu, mais je me doutais de son importance.

5/ L'expression "devoir de mémoire" représente l'obligation de ne pas oublier et celle de transmettre des savoirs aux générations futures pour qu'elles aient conscience de la réalité du passé. Parler de ces événements peut permettre d'éviter qu'elles se renouvellent ; même si, malheureusement, d'autres génocides ont eu lieu depuis la Shoah (cf. le témoignage de Velibor Colic).

6/ L'Histoire est une science, elle sert à décrire, expliquer, étudier les événements du passé, des faits. La mémoire contient un jugement, ce n'est pas une science, c'est un devoir pour les citoyens. Cependant, l'Histoire est, bien sûr, indispensable à la mémoire.

7/ Actuellement, il m'est impossible de me représenter l'ambiance d'Auschwitz. Tout ce qui fait appel aux sensations est très vague de toute façon, malgré les témoignages, les photographies ou encore le voyage qui aident à comprendre, je pense que l'on ne peut pas se représenter réellement Auschwitz si on ne l'a pas vécu.

8/ Je pense qu'il faudrait montrer que :

* la paix est fragile et que l'horreur des camps peut resurgir à n'importe quelle époque. De plus, elle est toujours présente dans certains pays dans le monde.

* Les efforts pour la paix doivent être permanents

* On doit lutter contre toutes les dérives politiques qui pourraient nuire aux hommes dans tous les pays ; notamment l'extrême droite.

9/ Ce voyage m'aidera à me faire une idée précise sur le sujet. Je pense que se rendre sur les lieux est le meilleur moyen de ses rendre compte. De plus, je fais ce voyage car il m'est proposé et je pense que je n'aurais jamais ni l'occasion, ni le courage de l'effectuer seule, même dans quelques années.

10/ Les personnes qui doutent de la pertinence d'organiser une journée à Auschwitz, jugent alors inutile le souvenir de la Shoah. Ils ne possèdent souvent aucune connaissance à ce sujet et donc parlent sans les moindres notions. Il ne faut donc pas tenir compte de leurs idées. Malgré leurs convictions politiques, quelques cours d'histoire sur le système concentrationnaire leur seraient peut-être utiles ! Je pense qu'ils sont malheureusement plus nombreux que nous le pensons ; leurs idées s'accorderaient-elles avec celles des nazies ? Dans tous les cas, ces réactions prouvent bien la nécessité du devoir de mémoire et renforcent les réponses énoncées à la question n°8.


 

ANONYME 6

1/ Le nom d'Auschwitz évoquait pour moi un endroit où de nombreux humains sont morts, je savais que des choses horribles s'y étaient déroulées. En 3ème, notre professeur nous avait di que c'était le plus grand camp d'extermination qu'avaient les nazis à leur disposition. Il nous a expliqué que les juifs arrivaient après plusieurs jours de train (pour la plupart), sans avoir ni mangé, ni bu au cours du voyage, qu'on les divisait en plusieurs groupes et qu'on leur faisait croire qu'ils allaient à la douche, donc ils se déshabillaient. Les SS n'étaient présents qu'en "spectateurs" car toutes les "tâches" étaient effectuées par des hommes juifs (qu'on éliminait au bout de quelques jours et qui étaient remplacés par de nouveaux arrivants). Il nous avait dit qu'après qu'ils soient morts dans les chambres à gaz, les corps n'allaient pas directement dans les fours car il fallait récupérer leurs dents en or. Le tatouage du numéro sur le bras me disait quelque chose, j'avais entendu parler des fosses communes.

2/ Oui, je savais qu'Auschwitz se trouvait en Pologne, seulement je n'en connaissais pas réellement la raison.

3/ Je ne faisais qu'une très vague distinction entre les deux. Je savais qu'il y avait une différence, mais que la mort était l'issue pour les deux.

4/ Non, je savais seulement qu'il y avait énormément de victimes, mais c'était flou.

5/ Je ne sais pas si je vais (très) bien réussir à expliquer ce que signifie pour moi "devoir de mémoire", mais je vais essayer. ‚a veut dire : "à partir du moment où tu sais, où tu connais quelque chose de concret en laquelle tu crois et que ce "quelque chose" éveille en toi des "sentiments" et bien tu n'as pas envie, mais le besoin de le redire, de le retransmettre autour de toiÉ"

Avec la Shoah, à partir du moment où on ressent de la révolte, de la haine, de la peineÉ ce n'est plus un "devoir" mais un besoin de Mémoire. Ce "devoir de mémoire" comble le sentiment d'impuissance que l'on éprouveÉ enfin que moi j'éprouve. Et souvent on se "heurte" à des gens à qui le nom d'Auschwitz ne dit rienÉ D'autres ne veulent pas en entendre parler.

6/ La Mémoire est ce que l'on garde d'un "événement", on y pense, on le commenteÉ on en parle pour ne pas l'oublier. L'Histoire c'est tracer certains traitsÉ C'est comme si on redessinait un tableau d'un grand peintreÉ C'est dire les choses pour qu'on les imagine.

En fait, je trouve que c'est assez difficile de définir certaines choses et ici, c'est le cas.

7/ Aujourd'hui mes représentations sur Auschwitz sont différentes. Des milliers de gens y ont laissé leur vie et comme si ce n'était pas déjà assez atroce de mourir de cette forme-là (" sous la douche") et bien ils étaient jetés dans des fours crématoires. Je sais qu'Auschwitz a été le lieu qui a servi " d'usine " pour une mise à mort industrielle ;tout a été mis en place par des hommes qui, à part ce "travail" qu'ils effectuaient, étaient normaux. La plupart avaient leur villa à quelques kilomètres d'Auschwitz, avec leur familleÉ

Le plus terrible, c'est que ce soit un homme qui ait décidé d'exterminer d'autres hommes parce que, de par leur naissance, ils appartenaient aux juifs.

Et à chaque fois, on apprend de nouvelles horreurs, des choses impensables alorsÉ Comment pourrait-on (il est vrai) vraiment croire que c'est arrivé ?

Pourtant j'y crois et de mon mieux, j'essayerais de transmettre ce qu'on verra, de faire part de ce que je sais.

Il y a aussi le fait d'avoir encore en vie des personnes que je respecte profondément, qui sont encore là, pour nous dire ce qu'elles ont vécuÉ Cela semble encore plus vrai ainsi et plus atroce aussi. Honnêtement j'appréhende le voyage et je me demande si je vais tenirÉ car ça causera un choc, cela est certain, mais quelle en sera l'envergure ? J'en ai déjà fait des cauchemars

8/ Honnêtement, je ne sais pas tropÉ Enfin si, enfin je ne sais pas. On voit beaucoup d'images à la télé, il faudrait procéder différemmentÉ mais comment au juste, je ne sais pas. Il faut tout montrer car rien n'est indispensable, seulement il faudra le faire de façon structurée.

9/ Une envie de savoir, de voirÉ pour après retransmettre.

10/ Les voix s'élevant qui doutent de la pertinence de ce voyage n'ont peut-être pas tout à fait tort. Je pense que pour que ce voyage soit positif, il faut y être préparé (ce que nous on fait par exemple) et avoir compris ce qu'est la Shoah. Il faut aussi avoir un but.


 

Analyse des questionnaires

 

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