Quoi de neuf aux archives ?

Les peintures de Marius Fiche

Marius Fiche est né le 24 avril 1883 à Elisabethgrad (Russie). Il est le fils de Khassie Durtosvnik et de Temchine Fiche. Il arrive en France en 1904 et épouse Catherine née Dourbinskaïa avec laquelle il a deux filles : Louise épouse Fridman, née en 1906, et Marie épouse Zélinsky, née en 1908. La famille réside au 8 rue l’Encheval à Paris (XIXème arrondissement). Marius est peintre-décorateur dans différentes maisons cinématographiques (Gaumont, Pathé…).

Engagé volontaire dans la Légion Étrangère, Marius combat durant la Première Guerre Mondiale et est blessé trois fois. Il est naturalisé Français en 1938, puis dénaturalisé en 1941.

Sous l’Occupation, Marius, Catherine, leur fille Marie ainsi que l’époux et les trois filles de cette dernière se réfugient au 22 rue de L’Harmonie à Drancy (Seine-Saint-Denis). Tous sont arrêtés et internés à Drancy.

Marius Fiche est arrêté et interné au camp de Drancy le 8 décembre 1942. Il est déporté de Drancy à Auschwitz le 11 février 1943 par le convoi n° 47.

Catherine Fiche, Marie Zélinsky, son époux Rachmil Zélinsky et leurs trois filles, Denise, Jacqueline et Louise, sont déportés le 2 septembre 1943 par le convoi n° 59. Seul Rachmil Zélinsky survit à la déportation.

Le 25 janvier 2019, Sylvain Briano, arrière-petit-fils de Marius Fiche, a remis au Mémorial deux peintures réalisées par son arrière-grand-père, dont une représentant une scène de travail agricole dans la commune de Drancy et réalisée le 14 août 1941.

 

la lettre retrouvée de H. Strasfogel (sonderkommando)

En faisant des recherches sur les lettres écrites à Birkenau, Karen Taieb, responsable des archives du Mémorial de la Shoah, a récemment fait une importante découverte historique qui a permis de retrouver l’identité de l’auteur du seul témoignage laissé en français par un membre du Sonderkommando.

Pour lire l’article que nous avons consacré à cette découverte et la retranscription de la lettre de H. Strasgogel cliquez sur ce lien.

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Les étoiles jaunes de Mathilde Gosset, née Samuel

Mathilde Gosset naît le 5 mars 1916 à Sofia (Bulgarie). Elle est la fille d’Aaron et Suzanne Samuel. Tous les trois vivent à Constantinople. En 1923, ils s’installent à Bucarest du fait du conflit gréco-turc. Mathilde y débute ses études de médecine mais la vague d’antisémitisme l’oblige à les interrompre et à quitter la Roumanie pour la France.

A Paris, elle rencontre un étudiant en médecine, Jean-Robert Gosset. Ils se marient en 1938 au consulat de France en Roumanie, puis rentrent en France. Leur fille Françoise naît en 1940. Ils résident dans le XVème arrondissement. Suite au recensement, Mathilde reçoit deux étoiles jaunes. Un commissaire l’informe du danger qu’elle encoure désormais. Mathilde ne porte pas ses étoiles. Le couple et leur fille déménagent à Versailles chez la mère de Jean-Robert, puis dans le XVIème arrondissement.

Etudiant en médecine, Jean-Robert fait des vacations aux chemins de fer et dans divers hôpitaux ; il fait partie d’un réseau qui maquille des radios pulmonaires pour éviter le Service du Travail Obligatoire à certains français. C’est ce groupe qui a maquillé les papiers d’identité que Mathilde Gosset, mère de Jean-Robert, avait déclaré comme perdus pour les mettre à disposition de Mathilde Gosset née Samuel, épouse de Jean-Robert.

Après la guerre, Mathilde retourne dans son immeuble du XVème arrondissement et apprend par la concierge qu’en juillet 1942 la police était venue pour l’arrêter lors de la rafle du Vél d’Hiv. Mathilde et Jean-Robert ont également un fils, Christian né en 1944, et une fille, Geneviève née en 1948. Mathilde fait venir ses parents à Paris en 1948.

Geneviève Dulau née Gosset a fait don au Mémorial de la Shoah début janvier 2019 des étoiles jaunes de sa mère (photo) qui n’ont jamais été portées.

 

Le JOURNAL D’HENRI BURG

Né en Ukraine en 1909, Henri (Hersch) Burg étudie dans une école rabbinique jusqu’à l’âge de 16 ans. En 1926, après avoir obtenu le bac roumain, il arrive en France afin d’étudier la médecine à Tours pendant deux ans, puis à Paris. Il devient médecin. Il épouse Hélène Coiffard en 1935. Tous les deux résident au 26 rue Baudin à Argenteuil. En 1936, il rend visite à sa famille en Roumanie et, suite à son voyage, il ramène sa petite sœur Malvina qui a 15 ans en France. Il est naturalisé français en 1937. Il est officier de réserve en 1937, mobilisé en 1939-1940 puis il reprend sa profession. Il obtient du conseil de l’Ordre des médecins de la Seine-et-Oise l’autorisation d’exercer la médecine. En 1941-1942, il soigne des résistants communistes et accueille des réunions de résistants. Soupçonné de résistance, il est arrêté et interné à Colombes puis à la prison de la Santé. Il tient un journal durant cette période. Libéré quelques mois plus tard, il reprend son activité en se cachant. En 1945, il reprend son exercice légal de médecin généraliste à Argenteuil. Il est également conseiller municipal de la commune. Il décède quelques mois avant sa retraite d’un accident de voiture en Normandie.

Fin novembre 2018, Françoise Werba, une des filles d’Henri et Hélène Burg, a permis au Mémorial de la Shoah de numériser le journal tenu par son père durant son emprisonnement.

 

Préface du journal tenu par Henri Burg

À la Santé le 18 février 1943

Préface
Aujourd’hui après plus de deux mois passés à la prison de la Santé de Paris, je sens le besoin d’écrire mes impressions et mes réflexions. La solitude, si propice à la pensée, m’invite à ce travail. Occupé jusqu’aujourd’hui par les soucis de la vie quotidienne, je n’ai guère eu le temps de réfléchir. La lutte pour l’existence était dure et ne me laissait pas de loisirs. Il a fallu l’emprisonnement, l’isolement du monde extérieur, pour mettre mes idées en ordre. Peu loquace par nature et encore moins enclin aux confidences, je désirerais combler cette lacune en mettant dans ces pages un peu de moi-même. Je dédie donc ce journal à ma femme aimée, qui lutte avec tant de dévouement pour ma libération et qui m’aide à traverser cette période si pénible. C’est à elle que je dois mon courage et ma volonté de surmonter les obstacles. La foi en elle et en notre amour, voilà le stimulant de ma vie.
Le journal ne sera pas simplement le récit journalier de mon séjour à la Santé. On y trouvera aussi le retour sur mon passé, le bilan de ma vie. Et enfin j’y noterai mes réflexions et mes sentiments sur les gens qui me sont chers et également sur les gens qui m’entourent.
Pourrais-je cristalliser mon caractère par l’étude de mon activité passée et de mes réactions vis-à-vis des événements et des gens ?
Tel sera en effet mon désir pour pouvoir donner ensuite un but à ma vie.

 

Les lettres d’Isaac Kon

Né le 22 février 1912 à Paris, Isaac (Jacques) Kon est le fils de Faivel et Bluma Kon, tous deux arrêtés lors de la rafle du Vél d’Hiv et déportés par le convoi n° 9. Isaac est ouvrier métallurgiste, il est marié avec Lucienne, française non-juive, avec qui il a eu un fils, Michel, né le 18 septembre 1935. Isaac va être arrêté, interné à Drancy, puis à Beaune-la-Rolande. Il est ensuite transféré à Saint-Péravy-la-Colombe (Loiret) où il travaille dans des fermes avant d’être à nouveau interné à Drancy. Enfin, il est déporté à Auschwitz le 20 novembre 1943 par le convoi n° 62. Il ne reviendra pas de déportation. Durant son internement en France, Isaac avait pu faire parvenir à son épouse de nombreuses lettres. Son petit-fils Nicolas Loyer a prêté au Mémorial, en mai 2018, 125 pièces de correspondance écrites par Isaac afin que des copies de bonne qualité puissent être réalisées et conservées par l’institution.

 

Rudolph grinberg

Rudolph Grinberg est né en 1922 à Philadelphie (Pennsylvanie). Ses parents ont fui la Roumanie au début des années 1900. Durant la guerre, il est dans l’armée américaine, au sein de l’unité « Signal Corps ». Il est en poste en France à la fin de la guerre. Il assiste au Seder en mars 1945, comme le montre le document remis par sa fille, Michèle Grinberg, au Mémorial de la Shoah le 20 mars 2018.

 

Les cartes illustrées de Jacob Knobel

Jacob Knobel et Rifka Sachs sont nés en Pologne en 1905. Ils se rencontrent à Varsovie, puis vers 1930, ils sont envoyés par leurs parents en Palestine pour fuir l’antisémitisme. Ils se marient à Haïfa en 1937 et deviennent citoyens britanniques. En 1937, ils se rendent à Paris afin de visiter l’Exposition Universelle. Ils s’y installent ; leur fils, Bernard, naît le 20 juin 1940.

La famille est arrêtée le 5 décembre 1940.

Rifka et Bernard sont internés à la forteresse Vauban, à Besançon, jusqu’au 7 février 1941, date de leur libération et de celle d’autres sujets britanniques. Ils sont à nouveau arrêtés en janvier 1944 et internés à Drancy puis à Vittel.

Quant à Jacob, après son arrestation en décembre 1940, il est interné au fort de Romainville jusqu’à fin 1940, puis à Drancy du 30 décembre 1940 au 25 juillet 1941, enfin à la caserne de Saint-Denis, du fait de sa citoyenneté britannique, jusqu’à la Libération en août 1944.

En novembre 2017, Bernard Knobel et son épouse Linda Knobel-Bastide ont donné au Mémorial de la Shoah les documents relatifs à l’internement de la famille Knobel parmi lesquels des cartes de correspondance illustrées envoyées par Jacob à son épouse et à son fils depuis la caserne de Saint-Denis.

               

louise pikovsky

© Mémorial de la Shoah.

Le 22 janvier 1944, Louise Pikovsky, élève au lycée La Fontaine à Paris, est arrêtée avec sa famille. Avant d’être transférée au camp de Drancy, Louise dépose à sa professeure, mademoiselle Malingrey, un dernier message pour la prévenir de son départ et laisser quelques livres. Louise, ses parents, son frère et ses deux sœurs sont déportés sans retour par le convoi n°67, le 3 février 1944.

En 2010, lors d’un déménagement au sein du lycée La Fontaine, des lettres et une photographie de Louise sont retrouvées dans une armoire. Aidée d’une journaliste, une professeure de l’établissement reconstitue l’histoire de Louise. Le 3 mars 2017, en accord avec le lycée, l’ensemble des documents est remis au Mémorial de la Shoah pour en assurer la conservation.

Découvrir le webdoc réalisé par Stéphanie Trouillard, France24.

La lettre de liba

Abram Korenbajzer et Liba Korenbajzer, née Sztejnfeld, sont les parents d’Aline Korenbajzer, née le 31 août 1939.

Liba et Aline sont arrêtées le 16 juillet 1942. Elles sont internées au Vélodrome d’Hiver avec la sœur de Liba, Rywka (Régine) Knop, et ses fils, Maurice et Simon. Au Vél d’Hiv, Liba écrit une lettre à son frère Aron lui demandant de venir chercher Aline.

Liba et Aline sont internées à Beaune-la-Rolande, transférées à Drancy puis déportées à Auschwitz par le convoi n° 25 le 28 août 1942.

En septembre 2017, Armand Portnoy, époux de la nièce de Liba Korenbajzer, a permis au Mémorial de la Shoah de numériser la lettre de Liba afin de préserver la mémoire de cette famille.

Transcription de la lettre de Liba Korenbajzer :

Mon cher frère et chère belle-sœur.

On parle d’envoyer les enfants à l’assistance publique, je vous en prie ayez pitié de mon enfant chéri, réclamez-la et prenez-la avec vous elle sera en sûreté car vous êtes des français, et nous les mères on parle de nous envoyer en Pologne, je ne le survivrai sûrement pas mais Aline au moins vivra, ne me refusez pas, Aline c’est ma seule raison de vivre. Pitié je vous supplie, ici il y a toute sorte de maladies qu’elle va attraper. Moi je suis déjà crevée, 5 nuits que je ne dors pas tellement je pense à Aline. Ma figure jaune fait pitié à tout le monde, mais ils ne peuvent rien, car ils n’ont pas d’ordre. Aron et Bella chéris vous l’aimez, protégez-la comme une maman car vous avez des enfants et vous comprenez ce que c’est pour une mère. Si elle va à l’assistance publique, elle mourra et cette pensée me rend folle. Elle dort par terre pas sur du bois le matin elle me réclame un biberon de lait et imagine ma douleur quand je n’en ai pas. Faites quelque chose pour elle, réclamez-là. Je ne peux plus écrire, je suis trop faible. Je vous embrasse ainsi que ma petite poupée.

Régine et les gosses sont avec moi.

Baisers

Le carnet de recettes de Georgette Bensaid

(Dans le cadre de la #MuseumWeek2017)

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Carnet de recettes de Georgette Bensaid

Jules Bensaid est né en 1901 à Relizane (Algérie) et sa femme, Georgette Berrino, en 1903 à Mascara (Algérie). Ils se sont mariés en 1925, avant de partir pour la France en 1927. Ils s’installent alors à Toulouse où ils tiennent un bar rue Denfert-Rochereau. Le couple donnera naissance à trois enfants : Reine, née en 1925, Roger, né en 1929 et Marc, né en 1932.

Suite aux lois antijuives, leur bar est aryanisé et vendu à la serveuse. Parallèlement, Jules obtient de « vrais » faux papiers et décide de se cacher à Seysses. Mais en décembre 1943, alors que les parents sont absents, deux des enfants, Reine et Roger sont arrêtés au bar. Marc, le cadet, parvient à se sauver. Peu de temps après, Jules Bensaid est également raflé sur dénonciation. Georgette, qui était cachée à Seysses, est arrêtée elle aussi alors que Marc est à l’école.

Tous sont déportés : Jules par le convoi 73, les enfants par le convoi 67 et Georgette par un convoi de politiques. Seule Georgette a survécu. Elle est libérée le 23 avril 1945 à Ravensbrück d’où elle a écrit de nombreuses recettes sur un carnet et sur des feuilles volantes.

Resté seul, Marc est accueilli par une voisine, Germaine Combecave, jusqu’à la Libération. Il retourne ensuite dans sa famille à Mascara, en Algérie, où le rejoindra plus tard sa mère.

Ce document a été découvert à Toulouse dans le cadre de la Collecte nationale d’archives que mène le Mémorial dans les grandes villes de France.

 

les archives d’adolphe Gottschak

Adolphe Gottschak naît le 26 août 1910 à Liepaja (Lettonie). Il arrive en France dans les années 30 afin d’étudier la médecine à Paris. Le 25 avril 1936, il épouse Simone Coste et obtient, par mariage, la nationalité française quelques mois plus tard. Il est incorporé dans l’armée française le 26 décembre 1937 en tant que soldat à la 22ème S.I.M. (section d’infirmiers militaires), puis sera nommé médecin auxiliaire puis aspirant.

En septembre 1939, il est en service au moment de la mobilisation. Il est blessé en décembre 1939, et sera hospitalisé à Rambouillet (Yvelines). Il est démobilisé en septembre 1940 à Lectoure (Gers). Médecin militaire, il est déchu de sa nationalité et rayé de l’armée française en 1941 parce qu’il est Juif.

Il part dans différentes villes (Montluçon, Montpellier, Toulouse, Toulon, Nice…) où il cherche un emploi et envisage de s’inscrire à la faculté. Il utilise de faux papiers établis au nom d’Adolphe Gonchat et obtient un certificat de catholicité.

Le 28 octobre 1943, il quitte la France en passant par l’Espagne. Il est interné au camp de Lérida durant deux mois. Il part ensuite au Maroc, puis à Alger. Il participe à la campagne d’Italie, au débarquement dans le Midi, puis remontera jusqu’à Belfort et Besançon.

Il retourne à Paris en janvier 1945 où il retrouve son épouse. Il est démobilisé le 23 octobre 1945. Toute sa famille meurt durant la Shoah. Adolphe décède en 2010.

La nièce d’Adolphe Gottschak, Ronit Atlan, et son époux, Jean-Louis Atlan, ont récemment confié au Mémorial de la Shoah les documents décrivant son parcours.

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les porte-plumes de pithiviers

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En 2016, Roger Hanoune a acheté dans un vide-grenier du 20e arrondissement de Paris deux porte-plumes réalisés au camp de Pithiviers. Monsieur Hanoune a finalement décidé de confier l’un des deux porte-plumes au Mémorial de la Shoah.
Sur cet objet il est inscrit « A ma chère nièce Rosette, de ton oncle qui t’aime et qui pense toujours à toi. Simon ».
Sur le second porte-plume, resté en possession de Monsieur Hanoune, l’inscription est presque la même, seul le prénom change. Ces porte-plumes ont dû être réalisés au camp de Pithiviers par Isaac Schonberg (qui sera déporté par la suite) pour d’autres internés.

Claude Ungar, bénévole au Mémorial, a effectué quelques recherches concernant l’interné Simon mentionné sur le
porte-plume : il pourrait s’agir de Simon Szwimer, déporté de Drancy à Auschwitz le 30 mai 1944 par le convoi n° 75.archive-memorial-shoah-2

Les dessins de Guy Stern

Dessin de Guy Stern, confié par Sylvie Ottié au Mémorial

Dessin de Guy Stern, confié par Sylvie Ottié au Mémorial

Né le 30 août 1918 à Saint-Mandé (Val-de-Marne), Guy Stern est le fils de Georges Stern et Germaine Stern née Levin.

Après avoir été enrôlé dans l’armée au début de la guerre, Guy et son futur beau-frère Jacques Frombaum dit « Jif » quittent la France via l’Espagne. Guy s’invente un faux nom, Stervan. Guy et Jacques se séparent. Guy fait partie de l’armée du Général de Lattre, participe au débarquement de Provence, à la campagne d’Italie, et à l’arrestation du fils de Romel en Allemagne.

A son retour, il retrouvera ses parents, sa fiancée Colette et Jacques Frombaum. Nathan Frombaum (père de Jacques et Colette) est déporté de Drancy à Auschwitz le 11 février 1943 et décède en déportation.

Guy était dessinateur. Sa fille, Sylvie Ottié, a confié au Mémorial de la Shoah fin août 2016 des pièces de correspondance écrites entre autres par Guy illustrées de dessins humoristiques.

Dessin de Guy Stern, confié par Sylvie Ottié au Mémorial

Dessin de Guy Stern, confié par Sylvie Ottié au Mémorial

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Dessin de Guy Stern, confié par Sylvie Ottié au Mémorial

 


les documents originaux de karl michel

karl michel memorial shoah 3Karl (Charles) Michel est né le 22 décembre 1891 à Edeheim (Allemagne). En 1922, il épouse Georgette Caen. Leur fille, Hilde, naît à Cologne en 1923. Karl est directeur d’un grand magasin à Darmstadt.

Après une première arrestation, il fuit l’Allemagne en 1933 et rejoint ses beaux-parents, Edmond et Mathilde Caen, en Moselle. En 1934, il s’installe à Marcq-en-Barœul (Nord) avec ses beaux-parents. Sa femme et sa fille le rejoignent. Il gère un grand magasin. Il demande la nationalité française en vain.

Arrêté en 1939 en tant que ressortissant allemand, il est interné à Haubourdin puis libéré car marié à une française.

Sous l’occupation, la famille fuit à Limoges. Ils se procurent des faux papiers établis au nom de Maret.

Hilde est internée au camp de Gurs, puis libérée au bout de deux mois. Karl est arrêté et interné à Saint-Germain-les-Belles (Haute Vienne), puis aux camps de Nexon et de Gurs. Il est transféré à Drancy, puis déporté par le convoi n° 51.

Fin 2015, la fille de Hilde, Carole Malapert, a confié au Mémorial de la Shoah les documents originaux concernant l’histoire de son grand-père Karl parmi lesquels une demande de naturalisation, un courrier de la ville de Limoges demandant de quitter la ville, une fausse carte d’identité, une lettre écrite par Georgette et Hilde adressée à Karl durant son internement à Gurs et une étiquette envoyée par Karl à Georgette depuis Drancy.

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LE DESSIN D’ETIENNE ROSENFELD

dessin etienne rosenfeld memorial shoahEn juin 2016, Perle Librati-Dechentinnes, sœur du survivant Maxi Librati, a confié au Mémorial de la Shoah un dessin d’Etienne Rosenfeld réalisé au camp de Drancy daté du 1er avril 1942 et représentant son épouse Annette Mann. Ce dessin a été découvert par Madame Librati-Dechentinnes dans une brocante.

Né le 25 août 1920 à Budapest, Etienne Rosenfeld est arrêté et conduit à Drancy le 20 août 1941. Il réalise de nombreux dessins durant son internement. Il est déporté à Auschwitz le 14 septembre 1942 par le convoi n° 32. Lors de l’évacuation du camp d’Auschwitz il participe à une « marche de la mort ». Il survit et est rapatrié en France le 15 juin 1945.


LES ARCHIVES ITALIENNES AU MÉMORIAL DE LA SHOAH – MAI 2016

Le Mémorial de la Shoah vient de recevoir quatre nouvelles collections d’archives provenant des Archives d’Etat de Milan, des Archives de la Communauté israélite de Venise, des archives de l’Union des communautés juives d’Italie (UCEI) et une collection privée, le fonds de Liliana Bucci, ancienne déportée à Auschwitz et l’un des derniers témoins de la Shoah italienne.

Le Mémorial de la Shoah a signé des conventions avec ces institutions et Mme Bucci afin de reproduire, en les numérisant, les documents relatifs aux persécutions menées contre les Juifs italiens entre 1938 et 1945.
Ces acquisitions font partie d’un projet plus vaste consacré à l’Italie. En effet, depuis juin 2015, le Mémorial a lancé des partenariats avec plusieurs archives d’État et archives juives transalpines, dans le but de faciliter aux chercheurs l’accès aux sources de la Shoah italienne.

Nous recevrons très prochainement des collections des archives d’Etat de Pise, Rome et Turin.

Aperçu de ces collections :

FONDS LILIANA BUCCI

Liliana Bucci, dite « Tatiana », est déportée le 29/03/1944 par le convoi n. 25T au départ de la Risiera San Sabba (Trieste). Le 04/04/1944, à l’âge de 7 ans, elle se retrouve au camp d’Auschwitz avec sa petite sœur Alessandra « Andra » Bucci (âgée de 5 ans), sa mère Mira Perlow, sa grand-mère Rosa Farberow, sa tante Gisela Perlow et son cousin Sergio De Simone. Tatiana et Andra sont destinées au Kinder Block (le block des enfants) et gardées à part pour des expériences médicales car considérées jumelles. Les deux sœurs arrivent cependant à se sauver sans subir de violence physique. Mira et Gisela Perlow survivent également au camp. Par contre, le petit Sergio De Simone est assassiné à Bullenhuser Damm, près de Hambourg, après avoir subi des expériences médicales au camp de concentration de Neuengamme. La grand-mère Rosa, les tantes Sonia et Paula, les oncles Aron Ernesto et Giuseppe Yossi, et les cousins Mario et Silvio Perlow, trouvent également la mort à Auschwitz ou à Ravensbrück.
Libérées le 27/01/1945 par l’Armée Rouge, Tatiana et Andra Bucci sont placées d’abord dans un orphelinat à Prague, puis dans un centre d’accueil pédagogique juif dirigé par Alice Goldberger à Lingfield (Angleterre). Enfin, après de longues recherches effectuées par leurs parents Mira et Giovanni, en décembre 1946, la famille est à nouveau réunie et se réinstalle à Trieste.

C’est à partir des années 1980 que les sœurs Bucci commencent à témoigner et à s’engager activement pour la mémoire de la Shoah en Italie, en participant aux commémorations et aux voyages à Auschwitz organisés par les institutions italiennes. Leur histoire est racontée entre autres dans le livre de Titti Marrone intitulé Meglio non sapere, publié en 2006 aux éditions Laterza.

soeurs bucci Mémorial de la Shoah

Portrait des sœurs Bucci avec leur cousin Sergio De Simone (Fiume, 29/11/1943), ©Mémorial de la Shoah/Coll. Bucci

ARCHIVES D’ETAT DE MILAN

Issue des archives de la Préfecture de Milan et Varese, cette collection comporte de très nombreux documents (92 100 vues) sur l’exécution des lois raciales en Lombardie dès septembre 1938.

La période des déportations sous l’occupation nazie y est aussi bien documentée : entre décembre 1943 et janvier 1945, 14 convois de déportés juifs partirent du Quai 21 de la Gare Centrale de Milan en destination d’Auschwitz, Bergen-Belsen, Ravensbrück et Flossenbürg.
La communauté juive de Milan compte 896 déportés, dont seulement 50 ont survécu.

ARCHIVES DE LA COMMUNAUTÉ ISRAÉLITE DE VENISE

Issue des archives conservées auprès de la Biblioteca-Archivio « Renato Maestro », cette collection comporte de très nombreux documents (environ 56 000 vues) sur l’exécution des lois raciales et sur la période d’occupation nazie à Venise.

Entre décembre 1943 et aout 1944, 246 personnes sont déportées. Parmi celles-ci, de nombreuses personnes âgées de la maison de retraite communautaire, dont le grand-rabbin Adolfo Ottolenghi.

ARCHIVES DE L’UNION DES COMMUNAUTÉS JUIVES D’ITALIE (UCEI)

Issue des archives de l’Union, cette collection comporte de nombreux documents (environ 17 000 vues) sur l’exécution des lois raciales dès septembre 1938, ainsi que sur l’internement et la déportation des Juifs italiens et étrangers vivant en Italie.

On y retrouve également une documentation très riche concernant les activités de l’organisation juive d’assistance DELASEM (Délégation d’assistance aux émigrants).

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L’ensemble de ces documents est désormais accessible en salle de lecture du Mémorial de la Shoah

Davide Mano
Service Archives du Mémorial

Partenaires :

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L’ALBUM PHOTO DE LA FAMILLE PUNSKI – FÉVRIER 2016

© Mémorial de la Shoah

© Mémorial de la Shoah

En 1975, Serge Mogère, auteur de bandes-dessinées, visitait une maison menacée de destruction à Choisy-le-Roy et y découvrait un magnifique album de photos anciennes, visiblement abandonné par d’anciens propriétaires. Troublé par ces photos de famille, les visages et les costumes d’époque qu’il découvrait dans cet album, il décidait alors de le conserver. Il y a quelques mois, M. Mogère a remis cet album photo à la photothèque du Mémorial de la Shoah.

Un long travail recherche mené par des documentalistes et archivistes du Mémorial de la Shoah a finalement permis de découvrir qu’il s’agissait en réalité de photos de la famille Punski, originaire de Varsovie, datant des années 1920-1930, parmi lesquelles figuraient celles d’une actrice très connue, Franya Winter, exécutée par les Allemands en 1942 dans la ville d’Ashmyany (aujourd’hui située en Biélorussie).

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Meryl Frank offre à la fille de Serge Mogère les boucles d’oreille de Malka Punski

Comment ces photos ont-elles pu se retrouver abandonnées en France, dans ce pavillon de Choisy-le-Roy et redécouvertes 70 ans plus tard ?
Les documentalistes du Centre de documentation du Mémorial de la Shoah ont mené l’enquête et finalement retrouvé un membre de la famille Punski aux Etats-Unis : Meryl Frank.

Cette femme, qui par ailleurs est ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU pour les droits des femmes, a envoyé un arbre généalogique qui a permis aux documentalistes de comprendre qu’un des frères de Franya Winter avait émigré en France dans les années 1920 et avait malheureusement été déporté par le convoi n°5, laissant derrière lui une femme et un enfant dont, à ce jour, nous n’avons pas retrouvé la trace.

boucle-oreille-meryk-frankMeryl Frank a décidé de faire le voyage depuis les Etats-Unis pour se rendre pour la première fois au Mémorial de la Shoah le jeudi 18 février 2016. A cette occasion, elle y a rencontré Serge Mogère, la personne qui a découvert l’album de photographies. Tous deux sont venus accompagnés de leurs filles respectives et Meryl Frank a souhaité offrir à la fille de Serge Mogère une paire de boucles d’oreille ayant appartenu à Malka Punski, la belle-mère de Franya Winter, qui fut également une victime de la Shoah.