Un camp d’internement, c’est … « [des] lieux où se retrouve toute personne enfermée par mesure administrative (par un préfet en général) et non dans le cadre d’une procédure judiciaire. » (Denis Peschanski) Créés en France pour les étrangers dits « indésirables », on en compte plus de 200 entre 1938 et 1946 pour environ 600.000 internés.
Quand sont apparus les camps d’internement en France ?
Sous la Troisième République, dans un contexte de xénophobie croissante, les camps d’internement s’inscrivent dans une logique d’exception : la loi du 12 novembre 1938 autorise l’internement des « indésirables étrangers » dans des centres spécialisés. Le premier camp ouvre à Rieucros (Lozère) en février 1939 alors que près de 465.000 Espagnols fuient le franquisme.
La Seconde Guerre mondiale et les camps d’internement en France
Entre 1940 et 1942, les camps s’inscrivent dans une logique de contrôle et d’exclusion. Le régime de Vichy accuse les “forces de l’anti-France”, c’est-à-dire les Juifs, les étrangers, les communistes et les francs-maçons, d’être responsables de la défaite et de représenter des dangers pour la société. Les camps d’internement vont devenir un moyen d’exclusion et de répression vis-à-vis des populations ciblées.
En zone libre, à la fin de l’année 1940, 30.000 Juifs étrangers sont déjà internés, en vertu de la loi du 4 octobre 1940 promulguée par le régime de Vichy.
A la demande de l’occupant nazi, les nomades sont également internés dans des camps.
En zone occupée, deux camps réservés aux Juifs sont créés sur ordre allemand en mai 1941 : Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret). Les autorités y répartissent dès le 14 mai les 3.700 Juifs arrêtés lors de la “rafle” dite du billet vert.
En août 1941, le camp de Drancy est ouvert : il est destiné à l’internement des Juifs de France. Dans ces camps, les conditions de vie, sont particulièrement difficiles : la faim, le manque d’hygiène et les maladies constituent le quotidien de très nombreux individus.
À partir du printemps 1942, les camps d’internement sont utilisés comme antichambre de la déportation des Juifs vers les lieux de mise à mort.
Et à la Libération ?
Des suspects de collaboration sont détenus, souvent dans les lieux ayant servi à l’internement sous le régime de Vichy.
S’agissant des nomades, le dernier interné est libéré du camp des Alliers (Charente) le 1er juin 1946.