Mardi 23 février 2016, le directeur du Mémorial de la Shoah Jacques Fredj et l’historien Serge Klarsfeld se sont retrouvés au Conseil départemental de Haute-Garonne pour recevoir le Journal original de Marise Crémieux-Hurstel, une adolescente juive cachée avec une partie de sa famille en France pendant la Shoah.
Nicole Zimmermann, journaliste et auteure, a été la première à tenir entre ses mains le Journal intime de sa belle-mère, Marise Crémieux-Hurstel. Elle a alors décidé d’en faire une copie pour chacun de ses descendants et de le publier il y’a quelques mois ( « Journal d’une adolescente juive sous l’Occupation », aux édtions Privat ).
C’est en 1943 que Marise a commencé à narrer à ce nouveau confident de papier la vie de sa famille, ses journées auprès de sa mère, sa grand-mère et sa soeur dans la France de Vichy, ses déménagements et ses changements d’école, d’identité et surtout sa peur, celle d’être arrêtée, dénoncée, celle qui ne la quittera jamais et qui continue de l’habiter à 90 ans aujourd’hui.
A la fin de la guerre, son père qui avait été arrêté et déporté en Pologne ne reviendra pas. La famille finira par apprendre qu’il est mort à Sobibor, camp d’extermination allemand situé à la frontière polono-ukrainienne.
Le Journal de Marise Crémieux-Hurstel a désormais rejoint les quelque 40 millions de documents d’archives conservés au Mémorial de la Shoah. « Ce sont nos seules armes à opposer à ceux qui dans 50 ans, 100 ans, tenteront de malmener notre histoire » a précisé Jacques Fredj. Ce Journal, comme de nombreux témoignages archivés au Centre de documentation du Mémorial est une nouvelle pierre apportée à la reconstruction de l’histoire de la Shoah.