La construction de la mémoire a besoin d’attestation des faits. Or, l’ordonnateur des meurtres écrit et signe rarement le plan et les ordres. Tout est en filigrane des entretiens oraux et des allusions écrites. En ce qui concerne le génocide des Tutsi, ce défi est accentué par le marqueur oral de la culture. 22 ans après les évènements, la création d’un fonds rassemblant l’ensemble des informations relatives à cette histoire s’avère indispensable.
Cette journée dédiée permet de faire le point sur les possibilités d’accès des archives publiques et privées, un bilan des sources disponibles (sons, images, articles de presse, télégrammes diplomatiques, mais aussi des témoignages de rescapés, religieux, journalistes, diplomates, humanitaires…) et tente de définir les critères qui permettront de construire ce fonds documentaire.
9 h 30
Ouverture par Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah
10 h
Le rôle de l’archive dans le combat militant et historique : natures, statuts et apports
Présidence : Marcel Kabanda, historien, président Ibuka France
Jean-Pierre Chrétien, historien, directeur de recherche CNRS
Serge Klarsfeld, historien, FFDJF
Yves Ternon, historien, université Paris 4
12 h
Recueil et usage du témoignage oral. Médias, thérapies, filmages
Présidence : Jeanne Allaire-Kayigirwa, juriste, présidente Ibuka Rhône-Alpes.
Hélène Dumas, historienne, CNRS, LAM
Emilienne Mukansoro, psychothérapeute à Muhanga (Rwanda)
Freddy Mutanguha, directeur du Kigali Memorial Center (KMC) à Gisozi (Rwanda)
14 h 30
Quelle postérité pour les archives judiciaires?
Présidence : Stéphane Audoin-Rouzeau, historien, directeur d’études, EHESS
Jean-Damascène Bizimana, secrétaire exécutif de la CNLG (Commission nationale de lutte contre le génocide)
François-Xavier Nsanzuwera, avocat auprès de la chambre d’appel, bureau du procureur du TPIR
Ornella Rovetta, post-doctorante MMC, Université libre de Bruxelles
16 h 30
Accès et valorisation des archives publiques et privées
Présidence : Jean-François Dupaquier, journaliste, écrivain
Pierre Brana, corapporteur à la Mission d’information parlementaire sur le Rwanda en 1998
Florent Geel, responsable du bureau Afrique de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme), ONG internationale de défense des droits humains
Jean-Christophe Klotz, journaliste, réalisateur
18 h
Conclusion
Bilan des sources et définition de critères appropriés pour la création d’un fonds documentaire sur le génocide des Tutsi
Rémi Korman, doctorant, centre de recherches historiques (CRH)
Florent Piton, doctorant, CESSMA, université Paris 7 – Diderot
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