3 septembre 1910, Gretz-Armainvilliers - 17 février 2007, Pontault-Combault
PAPON Maurice
Homme politique français
Né le 3 septembre 1910 à Gretz-Armainvilliers dans une famille radicale socialiste, Maurice Papon poursuit des études de droit et s’engage politiquement à gauche. Il obtient son premier poste au cabinet du ministère de l’Air à 21 ans. En août 1935, il devient chef de cabinet de Maurice Sabatier, alors directeur des affaires départementales etcommunales du ministère de l’Intérieur.
Alors qu’il est partisan socialiste sous le Front Populaire, il adhère aux idées de la Révolution Nationale du maréchal Pétain. Après une courte mobilisation à Tripoli, Maurice Papon est rapatrié pour raisons de santé. Fin 1940, MauricePapon est nommé directeur de cabinet du secrétariat général pour l’administration du ministère de l’Intérieur, puis secrétaire général de la préfecture de Gironde. Il² reçoit cinq récompenses en 18 mois pour sa contribution administrative relative au Statut des Juifs. De juin 1942 à la Libération, il est responsable des « affaires juives » pour la Gironde. Il se rend alors complice de la déportation de près de 1500 Juifs de France.
Après la guerre, il se fait passer pour résistant et poursuit sa carrière. Il devient directeur de cabinet du commissaire de la République de Bordeaux, puis préfet de la Corse en 1947 et secrétaire général de la préfecture de police de police de Paris en 1952. A partir de 1956, il est préfet de Constantine et exerce une forte répression dans l’Algérie insurgée. Nommé préfet de police de Paris de 1958 à 1967, il est responsable des morts de manifestants pendant la manifestation du 17 octobre 1961 et de la manifestation anti-OAS de Charonne, le 8 février 1962.
Député de 1968 à 1983 et maire de Saint-Armand-Montrond de 1971 à 1988, Maurice Papon est aussi président de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Il entre dans le deuxième gouvernement de Raymond Barre comme ministre du Budget de 1978 à 1981. C’est un article de presse traitant de la déportation des Juifs dans la région bordelaise qui permet d’entamer une procédure à son encontre pour crimes contre l’humanité.
Le 2 avril 1998, Maurice Papon est condamné à 10 ans de prison pour complicité de crimes contre l’Humanité. Sa libération pour raison de santé le 20 septembre 2002 fait l’objet de polémiques. Maurice Papon meurt le 17 février 2007 à l’âge de 96 ans. Il a été inhumé avec la légion d’honneur qui lui avait pourtant été retirée après sa condamnation.
Cauchy-à-la-Tour 1856 - Ile d'Yeu 1951
PETAIN Philippe
Maréchal de France
Né en 1856 à Cauchy-à-la-Tour, au sein d’une famille modeste, Philippe Pétain sort de l’Ecole militaire de Saint-Cyr en 1876. Lors de la déclaration de guerre de 1914, il est colonel à Arras. Promu général, il commande la 6ème division dans le 33ème corps d’armée en Champagne. En février 1916, on lui confie le secteur de Verdun ; sa présence exceptionnelle parmi ses soldats fait de lui un héros national. En 1917, il est nommé commandant en chef des armées.
En 1925-1926, Philippe Pétain réprime la rébellion d’Abd el-Krim ; à cette date il est déjà vice-président du conseilde la Guerre et inspecteur général de l’armée. Après les évènements de février 1934, Gaston Doumergue le nomme ministre de la Guerre.
Le 18 mai 1940, Paul Reynaud le fait entrer dans son cabinet comme vice-président du Conseil. Pétain, comme Weygand, s’oppose à toute continuation de la lutte et à toute capitulation purement militaire. Le 17 juin, le Président de la République lui confie le soin de former le dernier gouvernement de la IIIème République. Le nouveau gouvernement s’installe à Vichy, où, le 10 juillet l’Assemblée nationale donne : « tous pouvoirs au gouvernement de la République, sous l’autorité et la signature du maréchal Pétain à l’effet de promulguer, par un ou plusieurs actes, une nouvelle Constitution de l’Etat français ».
Le maréchal Pétain est le chef de l’Etat français dont la nouvelle devise est « Travail, Famille, Patrie », et la nouvelle idéologie la « révolution nationale ». L’activité de Pétain tend plus personnellement à préserver, face au vainqueur, ce qu’il juge essentiel : l’indépendance de l’Etat français, l’inviolabilité de l’empire et de la flotte. Le 13 décembre 1940, il désavoue son « dauphin » Pierre Laval, qui avait organisé la rencontre de Montoire avec Hitler le 24 octobre1940. Mais en avril 1942, Pétain se voit contraint de rappeler Laval au pouvoir. A mesure que la situation militaire de l’Allemagne se dégrade, Pétain est entraîné, sur le plan intérieur, à couvrir lesinitiatives de Laval et des collaborationnistes de Paris : création de la Milice, de la Légion des Volontaires Français, exécution d’otages, condamnations. Le maréchal n’émet pas la moindre protestation officielle, ni même la moindre réticence publique.
Le 20 août 1944, les Allemands enlèvent le maréchal et le conduisent au château de Sigmaringen, où il se considérera prisonnier, refusant d’assumer la moindre responsabilité. Le 24 avril 1945, après avoir traversé la Suisse, il se présente aux autorités françaises.
Traduit devant la Haute Cour de Justice, du 23 juillet au 15 août, il est condamné à la peine de mort, à l’indignité nationale et à la confiscation de ses biens. En raison de son grand âge, la Cour émet le v’u que la sentence de mort ne soit pas exécutée.
Philippe Pétain meurt à l’âge de 95 ans, à Port Joinville sur l’Ile d’Yeu.
Duisburg 1892 - Landsberg 1951
POHL Oswald
Chef du bureau central de gestion économique de la SS
Né en 1892 dans une famille de la petite-bourgeoisie, Oswald Pohl fait d’abord carrière dans l’administration de la marine. Après une courte interruption pour des études de droit, il devient en 1934 officier de marine. La même année, il adhère à la SS, neuf ans après ses débuts dans la SA. Il renonce à une promotion au sein de la marine et entame une carrière à l’intérieur de la SS. Oswald Pohl est chargé par Heinrich Himmler des finances de la SS qui connaît une très forte croissance des adhésions en 1933/34. En tant que chef du bureau central de gestion économique de la SS (WVHA) il est par ailleurs responsable de l’image publique de la SS.
Au sommet de son ascension politique, entre 1939 et 1942, il est responsable de l’empire SS dans les camps de concentration. Pohl a la tâche de transformer les camps en réservoirs de travailleurs forcés surtout pour les entreprises SS comme le « Deutsche Erd- und Steinwerke GmbH ». A partir de 1942, quand le Reich mobilise toutes ses ressources pour la « guerre totale », Oswald Pohl est partisan de l’utilisation des déportés dans les usines d’armement. Dans ce but, Himmler place tous les camps de concentration sous ses ordres en mars de la même année. Mais l’objectif d’envoyer des travailleurs forcés afin de soutenir cette industrie n’est atteint que partiellement à cause de l’état désastreux des prisonniers des camps.
Le tribunal de Nuremberg condamne Pohl à la peine capitale. Il est exécuté en 1951, après de longues années de procédures successives pendant lesquelles il se convertit au catholicisme et écrit son autobiographie « Credo. Ma voie vers Dieu ».