Annette nait à Paris le 15 mars 1933. Manek et Rachel Muller, ses parents, ses frères et sœurs habitent rue des Envierges à Paris 20ème arrondissement.
Quand la guerre éclate, la famille de Annette est évacuée à Saint-Biez-en-Belin (Sarthe) puis revient à Paris fin 1940. En juillet 1942, le directeur de l’école communale vient prévenir la famille Muller de l’imminence d’une rafle « pour les hommes juifs ». Annette, sa maman et ses trois autres frères et sœurs sont arrêtés, leur père ayant réussi à se cacher. Manek arrive à faire sortir du commissariat les deux aînés Henri et Jean. Annette âgée de 9 ans en 1942, vit la rafle du Vel d’Hiv puis l’internement dans les camps de Beaune-la-Rolande ou de Pithiviers et de Drancy avec son frère Michel et sa mère Rachel.
Rachel, sa mère, sera déportée en août 1942 et assassinée au camp d’Auschwitz, Alors que leurs parents ont été déportés, comme des milliers d’enfants internes dans les camps du Loiret, Annette reste seule dans le camp avec son petit frère, Michel, 7 ans.
Annette et Michel sont déjà à Drancy quand leurs noms sont rayés de la liste des partants ; ils sont conduits à l’asile Lamarck (une maison de l’UGIF).
Manek apprend que les enfants avaient été transférés de Beaune-la-Rolande à Drancy. Là-bas, il réussit à savoir par un gendarme qu’ils venaient de partir pour l’asile Lamarck.
Il s’y rend et y voit des enfants dans la cour, la tête rasée, maigres, cherchant un bout de pain en grattant dans la terre. Le directeur le laisse à peine entrer et lui dit : « Soyez heureux qu’ils soient là« . En revanche, les enfants ne peuvent être emmenés puisque venant de Drancy, ils sont sous contrôle allemand.
Grâce à l’aide une religieuse, Sœur Clotilde (qui recevra la médaille des Justes en 1994), il réussit à les faire sortir à la fin du mois de novembre 1942 pour être cachés à l’orphelinat catholique de Neuilly-sur-Seine où Henri et Jean vont les rejoindre plus tard.
Réunis, les quatre enfants sont placés au Mans dans un foyer d’orphelins juifs.
Annette Muller est l’auteur de La petite fille du Vel d’Hiv (éd. Denoël) sa biographie préfacée par Serge Klarsfeld : « Les quatre enfants de Manek ont survécu et Annette est devenue la mémorialiste de la famille. Le récit d’Annette, la fille de Manek et de Rachel est d’une intensité émouvante, tant l’amour pour sa mère dominait sa vie d’enfant ; une mère gaie, belle, intelligente, travailleuse, coquette et sociable. Le jour de la rafle, la mère supplie : Ne prenez pas les enfants. »
Le Mémorial salue la mémoire d’Annette Muller et présente à sa famille ses plus sincères condoléances.