Hommage à Gilberte Nissim Steg, décédée ce dimanche 26 septembre 2021 dans sa 98e année

© Mémorial de Shoah / Gilberte Nissim en septembre 1941 avec les EEIF à Bierville (Seine Maritime) – (en haut à droite sur la photo)

 

Gilberte Nissim Steg nous a quitté le dimanche 26 septembre 2021 dans sa 98e année.

Le Mémorial de la Shoah salue la mémoire d’une résistante devenue militante de la mémoire.
Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches, à qui nous adressons nos sincères condoléances.

 

Gilberte Nissim est née le 17 mars 1924 à Salonique (Grèce). Sa famille s’installe en France en 1932. Gilberte et sa soeur Hedy entrent au mouvement Eclaireurs Israélites avant-guerre. Au moment de l’occupation allemande à Paris, elles ne sont pas inquiétées par les lois anti-juives avant  février 1943, du fait de leur nationalité grecque. Elles restent actives au sein des EIF. Hedy possède ainsi  une carte de légitimation de l’UGIF qui lui permet de circuler librement, notamment lors de la rafle du Vel d’hiv, où elle et sa sœur Gilberte, vont accueillir au centre Lamarck les enfants juifs isolés, dont les parents ont été arrêtés.

A partir de février 1943, la famille Nissim se cache. Hedy sera arrêtée lors d’un contrôle, mais Gilberte réussit à s’enfuir. Hedy est déportée par le convoi 53, le 25 mars 1943.

En mars 1943, Gilberte entre dans la clandestinité et la résistance sous le faux nom de Claire Marchand, sous les ordres de Freddy Menahem, chef du mouvement de résistance des Eclaireurs Israélites de la zone Nord. Elle effectue des missions de liaison et d’accompagnement d’enfants et d’adultes vers des planques, plus spécialement dans les départements de l’Orne et de la Mayenne. C’est à bicyclette qu’elle parcourt les routes de ces secteurs pour garder le contact avec les Juifs cachés, pour assurer le versement de leur pension, transmettre leur courrier et éviter qu’ils ne se sentent abandonnés.

A la Libération, Gilberte est bénévole au centre d’accueil des déportés du Lutétia en tant que membre du Service social des jeunes. Hedy ne reviendra pas de déportation.

Gilberte poursuit des études de médecine et se marie en 1951 avec Ady Steg.

© Mémorial de la Shoah – Allocution de Gilberte Nissim Steg sur le parvis du Mémorial du Martyr Juif Inconnu, en compagnie du rabbin Emile Kacman, lors de la cérémonie officielle de l’Hazkara, 11 septembre 1994.

Extrait de la Revue d’histoire de la Shoah, le Monde Juif, n° 161, 1997

Les Eclaireurs Israélites de France dans le guerre