le sens des mots : L’antisémitisme

C’est 

Selon la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) de 2016, il s’agit  « d’une certaine perception des juifs, pouvant s’exprimer par de la haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées contre des individus juifs ou non-juifs et/ou leurs biens, contre les institutions de la communauté juive et contre les institutions religieuses juives. »
Le document de l’IHRA précise également que  « l’État d’Israël, perçu comme une collectivité juive, peut aussi être la cible de ces attaques. »
En France, cette définition est approuvée par l’Assemblée nationale en 2019 et le Sénat en 2021.
Comment est né le terme antisémitisme ?
Le terme Antisemitismus est créé en 1879 par le journaliste allemand Wilhelm Marr. Il introduit ce nouveau vocable afin de remplacer le terme Judenhaß (« haine des Juifs »), dans le but de donner un caractère pseudo-scientifique à cette haine.
Il développe un argumentaire selon lequel le véritable danger représenté par les Juifs n’est pas d’ordre religieux mais biologique, les Juifs étant dès lors envisagés comme un groupe racial.
Marr entretient le mythe du « complot juif » en prétendant que cette contamination est sciemment orchestrée par les Juifs dans la perspective de ruiner les sociétés au sein desquelles ils vivent, thématique qui sera reprise par les nazis.
Aujourd’hui, qu’en est-il ?
L’antisémitisme est toujours d’actualité, et connaît même une recrudescence depuis les années 2000. Le nombre d’actes antisémites recensés chaque année entre 2000 et 2022 était de l’ordre de quelques centaines, contre quelques dizaines dans les années 1990.
Une flambée des actes antisémites est également constatée depuis les attaques terroristes perpétrées par le Hamas le 7 octobre 2023. Dans les trois mois suivants les massacres, il y a eu autant d’actes antisémites recensés que sur les années 2020, 2021 et 2022 cumulées. 1 676 actes ont été recensés en France en 2023, contre 436 en 2022.

Si on me dit : « Le terme antisémitisme ne concerne pas uniquement les Juifs ». Je réponds :

Certes, l’hébreu, langue liturgique, rituelle de la religion juive et langue officielle de l’État d’Israël, n’est pas la seule « langue sémitique ». A titre d’exemple, l’arabe appartient aussi à cet ensemble de langues en usage dès l’Antiquité au Moyen Orient, en Afrique du Nord et dans la Corne de l’Afrique. Ainsi, étymologiquement, l’antisémitisme pourrait ne pas concerner seulement les Juifs.

Cependant, Wilhelm Marr, à qui l’on doit la création du terme, ne vise que les Juifs à travers ce néologisme. C’est ce terme qui s’est imposé pour désigner l’hostilité spécifique envers les Juifs, jusqu’à aujourd’hui. Les discussions autour de ce mot ont souvent pour conséquence, volontaire ou non, de détourner le débat sur la réalité de l’antisémitisme.

Pour aller plus loin…

Histoire de l’antisémitisme, documentaire Arte (2022)

Le site de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA)

 

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