Aujourd’hui, les lauréats de la 5ème édition du prix Ilan Halimi sont au Mémorial de la Shoah et visitent l’exposition Spirou dans la tourmente de la Shoah.
Ce prix permet de commémorer la mémoire d’Ilan Halimi, victime de la barbarie antisémite, et permet aussi de valoriser des projets qui luttent contre les préjugés racistes et antisémites et qui s’engagent pour la fraternité. Merci à Élise Fajgeles, Secrétaire générale de la DILCRAH et aux jeunes « porteurs de mémoire ».
A propos du prix Ilan Halimi :
Le Prix Ilan Halimi a été créé en 2018 par la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH) dans le cadre du plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme 2018-2020. Il porte le nom d’Ilan Halimi, jeune français enlevé, séquestré et torturé, mort de la haine antisémite.
Ilan Halimi avait 23 ans, il est celui qui pourrait être notre frère, notre cousin, notre ami. Ce prix vise à récompenser celles et ceux qui se mobilisent et qui, par leur créativité et leur inventivité, s’engagent pour faire reculer les préjugés.
GRAND PRIX
« Dans leurs Yeux », Centre Scolaire du quartier mineur du centre pénitentiaire de Liancourt (Oise)
Le projet a vu le jour pour répondre à une série d’altercations à caractère raciste entre détenus du quartier mineur du centre pénitentiaire en leur donnant des connaissances historiques sur la création des stéréotypes. Ces jeunes détenus ont conçu une exposition interactive de huit affiches, un questionnaire et un quiz sur les préjugés racistes et antisémites. La réalisation visuelle du projet a été confiée à une classe d’un lycée professionnel en graphisme de l’Oise, dans le cadre de travaux sur les préjugés. L’exposition, le questionnaire et le quiz ont ensuite été soumis à une classe élémentaire comme porte d’entrée à un projet plus global sur le harcèlement. Le jury a été touché par l’implication originale de jeunes détenus qui répond à une réalité : le racisme en prison. Il a vu dans ce projet une grande valeur pédagogique et préventive et la possibilité de décliner le modèle (quizz, affiches). Le jury a été particulièrement sensible à la pluralité des publics impliqués, au travail collectif entre ces publics qui normalement ne se croisent pas.
PRIX DU JURY
« Les Xénophobes Anonymes », Centre Social Simone Veil à Angerville (Essone)
Un groupe de 5 jeunes du centre social ont créé un projet audio-visuel autour du concept de cohésion. Ce court-métrage fictionnel est inspiré du concept des Alcooliques Anonymes, et adapté à la xénophobie. Une séance des Xénophobes Anonymes y est mise en scène au cours de laquelle deux morceaux de rap/slam, composés par les jeunes y sont interprétés. Le jury a apprécié le format très original, ludique et malin, qui entrecroise, musique, humour noir et pédagogie ainsi que la grande qualité des textes, de la réalisation de la vidéo et de l’implication des deux jeunes rappeurs.
« Petit musée pour la paix », École élémentaire Joliot-Curie à Bagneux (Hauts de Seine)
Des élèves d’une classe de CM1/2 ont créé un « petit musée pour la paix », où sont exposées une trentaine d’œuvres qu’ils ont réalisé. Ce musée, situé au cœur de la cité de la Pierre Plate, où fut séquestré Ilan Halimi, aborde les questions de discriminations, racisme, et antisémitisme à travers l’Histoire. Les visites – de parents d’élèves, habitants de la cité, élèves du collège à proximité, toutes les classes de l’école élémentaire – ont été assurées par les élèves eux-mêmes, prenant le rôle de conférenciers de l’exposition. Le jury a été touché par la démarche de transmission par la jeune génération dans ce quartier de la Pierre Plate, traumatisé par le drame d’Ilan Halimi.
« Autour de la mémoire d’Ilan Halimi », Lycée Jean Guéhenno à Saint -Amand –Montrond (Cher)
Le projet, mené par 7 élèves de terminale du lycée professionnel est articulé autour de la mémoire d’Ilan Halimi et de l’histoire de la Shoah sur leur territoire. Projection-débat du film « 24 jours », visites des lieux de mémoire de la 2nde Guerre Mondiale sur leur territoire (découverte des puits de Guerry où 34 juifs furent jetés vivants), porte-àporte dans un Quartier Prioritaire de la Ville (QPV) afin de sensibiliser les habitants à l’antisémitisme et à l’histoire d’Ilan Halimi, publication d’un numéro spécial du journal du lycée sur ce thème. Point d’orgue du projet, les élèves ont obtenu du maire de la ville la dénomination d’un square au nom d’Ilan, inauguré le mardi 6 décembre 2022 au cours d’une cérémonie publique. Le public a apprécié les nombreuses situations pédagogiques qui prouvent que le projet s’inscrit dans un temps long et dans le territoire. L’implication de ces jeunes en lycée professionnel et en territoire rural, notamment pour la nomination du square est très touchante.