le sens des mots : un ghetto

C’est …

Une zone urbaine, souvent clôturée, établie par les autorités nazies pendant la Seconde Guerre mondiale, où les Juifs étaient contraints de résider dans des territoires occupés par l’Allemagne.
Les premiers ghettos ouvrirent dès 1939, après l’invasion de la Pologne par le régime nazi ; Piotrkow Trybunalski fut le premier à voir le jour le 8 octobre 1939. Au total, près de 1.000 ghettos furent créées en Europe centrale et orientale durant la Seconde Guerre mondiale.
Quelles sont les conditions de vie des Juifs dans les ghettos créés par l’Allemagne nazie ?
Les ghettos répondaient à une logique d’exclusion, de contrôle et de déshumanisation. Les nazis contrôlaient et limitaient les approvisionnements. Près d’un million de Juifs sont morts dans les ghettos, victimes de la faim, du froid et des maladies.
À partir de 1942, avec la mise en œuvre de la “Solution Finale”, les ghettos s’intègrent dans la logique d’assassinat systématique des Juifs d’Europe : ils sont liquidés par les nazis et les populations juives déportées vers les centres de mise à mort.

Dans le ghetto de Varsovie, le plus grand en Pologne, plus de 400.000 Juifs furent entassés sur une superficie d’environ 3.3 kilomètres carrés.

Quand et comment le terme “ghetto” est-il apparu ?
Le mot vénitien ghetto signifie « fonderie » ; c’est aussi un dérivé de ghettare, « jeter ».
Le terme se réfère au quartier juif de Venise, créé en 1516, sur le site d’une ancienne fonderie. C’est un quartier fermé d’où les Juifs ne peuvent sortir que le jour. Sous conditions, ils peuvent exercer une activité économique.
En 1797, avec l’avancée des troupes napoléoniennes, les portes du ghetto de Venise sont démolies. L’émancipation des Juifs vénitiens se poursuit tout au long du XIXème siècle : ils jouissent de l’égalité des droits en 1866 lorsque Venise devient partie du Royaume d’Italie.
Aujourd’hui qu’en est-il ?
De nos jours, le terme « ghetto » est souvent employé pour décrire des quartiers urbains caractérisés par la concentration de groupes socialement marginalisés. Cette utilisation du mot « ghetto » est souvent associée à des connotations négatives, évoquant des quartiers de relégation où la pauvreté, la criminalité, le chômage et d’autres problèmes sociaux seraient prédominants.
Si on me dit : “Il n’y a pas eu de résistance dans les ghettos”.
Je réponds :
 
Durant la période de 1941 à 1943, des mouvements de résistance clandestine ont émergé dans de nombreux ghettos. Ces mouvements ont pris diverses formes, qu’il s’agisse de résistance spirituelle, culturelle ou armée ; ils visent à préserver la dignité et l’identité culturelle des Juifs.
L’insurrection du ghetto de Varsovie, véritable résistance armée face à l’oppression nazie, débute le 19 avril 1943.
Par ailleurs, avec le groupe Oyneg Shabbes (délices du chabbat), Emanuel Ringelblum entreprend de collecter les archives du ghetto afin de résister à l’anéantissement programmé des Juifs de Pologne.

Découvrir le sens des mots