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Mise en relation

" Le plus horrible n’a pas été la souffrance physique,
mais ce que cette douleur a réveillé de lâcheté chez des hommes ordinaires"

Primo Levi

Styles d'écriture

Primo Levi

Tout au cours de son livre, Primo Levi utilise un ton neutre alors qu'il rapporte des faits horribles d'un massacre à grande échelle d'innocents. Il décrit Auschwitz et la vie qu'on y mène sans pour autant dénoncer totalement la cruauté des nazis. "La haine est personnelle, dirigée contre une personne, un visage ; or, nos persecuteurs n'avaient pas de nom, pas de visage, ils étaient lointains, invisibles, inaccessibles". Il alterne donc le "je" du témoin mettant le lecteur comme spectateur de son histoire avec un "nous" postérieur nous obligeant à nous sentir concernés, à réfléchir.

Robert Antelme

Robert Antelme, quant à lui, utilise un ton ironique puisqu'il adopte l'idéologie des SS. De cette manière il démontre et dénonce l'absurdité de leurs propos. "Son fils, Jeunesse Hitlérienne, porte aujourd'hui l'uniforme avec le poignard et le brassard à croix gammée. Il boite un peu, ça le raidit. Il a une petite gueule inachevée de con imberbe. On en a rarement vu d'aussi belle". Il adopte une écriture crue et réaliste grâce au langage familier, vulgaire. Certaines de ses "paroles" sont franches et témoignent de sa colère.



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Charlotte Delbo

A l'inverse de ces deux hommes, Charlotte Delbo adopte un genre plus poétique avec des proses et des vers libres. Elle emploie rarement le "je" car le "nous" et le "on" exprime l'universalité du malheur, de la souffrance : "Saviez-vous que le matin on veut mourir / Que le soir on a peur", "Ils ont mis nos mères nues devant nous". Le "vous" est aussi utilisé pour accuser le lecteur, le rendre coupable : "O vous qui savez", "Quelles larmes aurez-vous", "Pleurerez-vous".

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Conclusion

Bien que leurs styles diffèrent, ces trois écrivains rapportent avec autant d'émotion la vie dans les camps. Leurs manières d'écrire n'ont pas le même impact sur les lecteurs : ainsi certains préfèreront la poésie de Charlotte Delbo, d'autres l'auto-dérision de Robert Antelme ou encore la neutralité de Primo Levi. Bien sûr il existe de nombreux autres témoignages, d'autres façons d'écrire l'horreur des camps, de parler, de raconter, de témoigner.