La commission d’enquête anglo-américaine, qui a visité la Palestine et les camps de personnes déplacées, préconise dans ses conclusions la création d’un état binational et l’immigration immédiate de 100 000 réfugiés juifs. Mais, incapables de ramener la paix, les autorités britanniques portent le problème devant l’ONU (14 février 1947). Dans le même temps, la direction du mouvement sioniste met fin à la lutte armée pour concentrer son énergie sur l’immigration clandestine.
Le 15 mai 1947, onze états chargés de proposer une solution au sein d’une commission d’enquête de l’ONU proposent le partage de la Palestine et l’internationalisation de Jérusalem. Parrainée conjointement par les USA et l’URSS, la proposition de partage est adoptée le 29 novembre 1947 par l’assemblée générale de l’ONU, par 33 voix contre 13 et 10 abstentions. La Grande-Bretagne décide de mettre fin à son mandat le 15 mai 1948, tandis que les dirigeants juifs acceptent le plan de partage de l’ONU refusé par toutes les parties arabes.
Dès le 30 novembre 1947, le rejet des populations arabes se fait entendre. Et tandis que la population juive laisse éclater sa joie et hisse des drapeaux bleus et blancs, la communauté arabe jeûne en signe de deuil. La tension dégénère en flambée de violence dès les premiers jours de décembre 1947, chaque partie essayant de prendre possession de positions stratégiques avant le départ des Britanniques.
Le vendredi 14 mai 1948 dans une salle du musée de Tel-Aviv, les dirigeants de l’Agence Juive conformément à la décision de l’ONU de créer un « Etat juif » en Palestine proclament la création de l’Etat d’Israël. David Ben Gourion intervient et donne lecture de la déclaration d’indépendance qui définit en 19 paragraphes les statuts du nouvel état. Seize minutes après, les Etats-Unis et l’URSS reconnaissent l’Etat d’Israël.
Le 15 mai 1948, les troupes égyptiennes, transjordaniennes, irakiennes et syriennes franchissent la frontière et s’engagent dans les combats. Face à eux, la force d’autodéfense (Haganah), et son unité de choc (le Palmach) se transforment en armée nationale (Tsahal). Elle est pourvue d’armes légères, d’un rare équipement lourd et de quelques avions. Dans ces groupes figurent de nombreux rescapés de la Shoah (1/3 des effectifs), ainsi qu’une brigade de volontaires issus de la diaspora, le Mahal, venus comme de simples individus défendre la renaissance de l’Etat juif, rêvée par les premiers sionistes, et Théodore Herzl à la fin du XIXe siècle.
Arrivée à Haïfa du Mataroa venu de France. Sur le pont, de jeunes rescapés des camps brandissent le drapeau d‘Israël. Juillet 1945.
© Mémorial de la Shoah / CDJC - United States Holocaust Memorial Museum.