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cycle cinéma Du dimanche 1er au dimanche 29 novembre 2020
Témoignages à l écran. « Voir les yeux de ceux qui ont vu » Dans le cadre du 75e anniversaire de la libération des camps nazis et dans le sillage de l exposition temporaire La voix des témoins.
« Voir les yeux de ceux qui ont vu. » Telle est, selon Claude Lanzmann, l une des voies possibles et peut- être la mission du cinéma lorsqu il s essaye à raconter l histoire génocidaire, et c est en tout cas celle qu il assigna à son chef-d œuvre, Shoah (1985). Ce dernier s inscrit comme une pièce majeure dans l histoire du témoignage à l écran, histoire dont cette programmation propose d explorer quelques jalons parfois moins connus, afin d en souligner la variété des formes et des figures. Enjeu d enquête et d écriture historiques autant que de partage de la mémoire, « la voix des témoins » l est aussi, et de façon très spécifique pour l art cinématographique, par les mille façons dont les films et leurs personnages en modulent l incarnation, la mise en scène et le montage, donc l interprétation.
Programme conçu par Martin Goutte, maître de conférences à l Institut de recherche sur le cinéma et l audiovisuel (Ircav) à l université Sorbonne Nouvelle, et Julie Maeck, responsable de la programmation à l auditorium du Mémorial de la Shoah, avec Sandrine Morvan, coordinatrice à l auditorium. Entrée libre sur réservation
En partenariat avec l Ircav.
Dans le cadre du Mois du film documentaire.
Affiche italienne du film Le Temps du ghetto, de Frédéric Rossif (France, 1961).
© Mémorial de la Shoah.
dimanche 1er novembre 2020 14 h 30
Le Temps du ghetto de Frédéric Rossif France, documentaire, 82 mn, Les Films de la Pléiade, 1961.
Avec Le Temps du ghetto, première production française à traiter directement et exclusivement d un des aspects de la destruction des Juifs d Europe, Frédéric Rossif fait figure de pionnier. La déconstruction du caractère propagandiste et antisémite des prises de vue nazies du ghetto de Varsovie se démarque des représentations du début des années 1960 et aboutit à un tableau aux teintes et couleurs diverses de la vie dans le ghetto. En introduisant au montage d archives le récit de survivants, le réalisateur préfigure l usage du témoignage filmé comme source historique. En présence de Claudine Drame, historienne et cinéaste.