Un temps d'échange et de discussion s'impose généralement au retour du voyage d’étude pour donner la parole aux élèves. Le passage par l'écrit est aussi un moyen d'exprimer sentiments et réflexions personnelles. Rédigés spontanément ou à la demande des professeurs, les textes des lycéens témoignent de l'’impact du voyage et de la rencontre avec les anciens déportés.
« A Auschwitz, le temps s’arrête. Il n’y a plus de passé, ni d’avenir. J’avais l’impression que je ne sortirais jamais de ce camp. Une bulle s’est formée autour de moi. Les voix des autres étaient devenues lointaines, et pourtant, je pourrais répéter par cœur ce que j’ai entendu là-bas. Je m’efforçais de parler avec des camarades pour ne pas me couper des autres et malgré cela j’étais absente. Il n’y avait rien à dire et je ne ressentais plus le froid de la neige, car il n’avait plus d’importance. »
Elève de 1ère ES du lycée Jean de Lattre de Tassigny de La Roche-sur-Yon (85).
« Je ressens le besoin irrésistible de transmettre ce que j’ai entendu, ce que j’ai compris. Même si cette tragédie n’a touché aucun membre de ma famille, c’est un crime qui me concerne car il touche toute l’humanité. Je suis consciente d’être un témoin fragile certes, mais un témoin déterminé. Rester inactive après être allée à Auschwitz me semble impossible et inimaginable ».
Blandine, lycée Jacques Monod, Lescar (64).
"« Nous sommes venus à Auschwitz dans le cadre d’un voyage d’étude mais, par les travaux de recherche que nous avons engagés nous nous sommes aperçus que nous sommes aussi ici en ayant un but. Nous tenons à rendre hommage à trois générations d’une même famille qui vivait près de notre lycée. Dénoncés par un voisin, arrêtés par La Gestapo le 20 février 1944, ils ont été assassinés ici même le 10 mars 1944. A Monsieur Maurice Kaufman et son épouse Marie, à leur fille Marguerite Laurenti déportée à 21 ans et à son petit-garçon Georges Laurenti qui venait de fêter ses trois ans. Ils sont tous partis par le convoi 69 de Drancy comme 1501 déportés et ils sont parmi les 1311 personnes assassinées immédiatement. Nous les nommons pour ne pas les oublier, pour ne pas oublier. »
" Texte lu devant le monument international de Birkenau par les élèves de 1ère ST2S du lycée Honoré d’Estienne d’Orves de Nice.
« Une confrontation douloureuse avec la réalité de l’horreur du génocide juif, les témoignages bouleversants des rescapés, la visite d’un lieu chargé de violence qui fut le théâtre de la haine nazie nous amènent à nous interroger sur la nature humaine et la menace permanente qui pèse sur celle-ci… Des images qui ne quitteront jamais nos mémoires, des mots qui résonneront longtemps en nous, une incompréhension qui restera dans nos têtes, la visite du camp d’Auschwitz est une expérience inoubliable qui transforme la vision que chacun a de la vie. »
Herveline, Terminale L, lycée Saint-Martin, Angers (49).
« Quand on ressort d’Auschwitz, on ressent une immense impuissance et on ressort avec encore plus questions que lorsqu’on y est entré : on s’interroge sur l’humanité toute entière. »
Marion, 1ère ES, lycée Val de Durance, Pertuis (84).
« Avant de sortir complètement du camp, je me suis retourné et j’ai vu cet immense camp, délimité par des barbelés et organisé pour l’assassinat industriel et j’ai vraiment réalisé que tout ceci avait réellement existé. »
Clément, 1ère ES, lycée Val de Durance, Pertuis (84).
« Ce voyage laisse, dans notre cœur, une marque indescriptible. »
Nawal, 1ère ES, lycée Val de Durance, Pertuis (84).
Kevin Lacaze - LP Charles Péguy – Eysines (33)