PARTIE II LES COMBATS DE LIBÉRATION ET LES FORMES DE RÉPRESSION (ÉTÉ 1944-HIVER 1944-1945)
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nel Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l intérieur (FFI) de la région parisienne. La préfecture de police puis l hôtel de ville sont pris. Le 21, la ville se couvre de barricades. Le général Leclerc, à la tête de la 2e DB débarquée le 1er août, obtient du commandement américain l autorisation d y faire converger ses chars. Pour le général de Gaulle, l enjeu politique est d importance : Paris doit être libérée par des forces françaises. Une unité avan- cée (« la Nueve ») entre dans la ville dès le 24 au soir, suivie du gros des troupes le 25. Dietrich von Choltitz, gouverneur militaire du « Grand Paris », signe la reddition, puis une série d ordres de cessez- le-feu. Arrivé dans l après-midi, de Gaulle adresse alors aux Parisiens depuis l hôtel de ville un discours vibrant (« Paris libéré »). Le défilé de la victoire organisé le 26 août sur les Champs-Élysées célèbre la libération du pays, tout en marquant la volonté d un rapide retour à l unité nationale.
Varsovie : le soulèvement réprimé Alors que les troupes soviétiques progressent en direction de Varsovie, le gouvernement polonais en exil à Londres ordonne, le 1er août 1944, le déclenchement d une insurrection. Il s agit de participer militairement à la libération du pays pour empêcher Staline d y imposer son contrôle. Les 50 000 combattants sont majoritairement membres de l AK (Armia Krajowa), forces armées des mouvements de résistance fidèles au gouver-
ROME, PARIS, VARSOVIE ET BUDAPEST Entre juin 1944 et février 1945, ces quatre métro- poles occupées par les forces de l Allemagne nazie sont reprises. Les circonstances et les modes de combat, ainsi que les conséquences humaines et matérielles de ces succès diffèrent par bien des aspects.
Rome : une prise sans combat En mai-juin 1944, la bataille pour la prise de Rome se déroule non pas aux abords de la ville, mais à une centaine de kilomètres plus au sud. Les forces alliées (5e armée américaine du général Clark, 8e armée britannique) butent depuis des mois sur
le poste allemand qui défend la route nord-sud permettant d accéder à la capitale italienne. Au sein de la 5e armée américaine, les hommes du corps expéditionnaire français, commandés par le général Juin, vont mener l offensive décisive lors de l opération Diadem (du 11 au 13 mai). Le verrou de Monte Cassino franchi, les Allemands quittent Rome pour se replier plus au Nord. Le 4 juin, alors que les hommes du CEF sont en pointe, le général Clark exige, pour des questions de prestige, que des unités américaines entrent les premières dans la ville. Les troupes italiennes présentes sur les lieux ne cherchent pas à résister et la prise de Rome se fait donc sans véritable combat.
Paris : l insurrection populaire et la 2e DB
En août 1944, la tension monte dans la ville. Les forces alliées sont en passe de remporter la bataille de Normandie. L insurrection popu- laire est déclenchée le 18 au soir par le colo-
▲ Les troupes britanniques accostent les plages de Normandie lors du débarquement des forces alliées, le 6 juin 1944. © Mémorial de la Shoah
▲ Assaut mené par une unité d infanterie soviétique à l approche de Budapest, sur le front Est, en décembre 1944. © Sovfoto/UIG / Bridgeman Images
▲ Le débarquement en Provence, le 15 août 1944, également connu sous les noms de code Anvil et Dragoon. © Mémorial de la Shoah
▲ Soldats de la France Libre à Rome, le 4 juin 1944, devant le monument à Victor-Emmanuel II. Les Français prennent possession du palais Farnèse, siège de l ambassade de France en Italie, où Paul Poggionovo hisse le drapeau français. © Fondation de la France Libre, fonds DFL
▲ Le général de Gaulle défilant sur les Champs- Élysées après la Libération de Paris, le 26 août 1944. © Mémorial de la Shoah