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VERNISSAGE DE L EXPOSITION LES CRIMES HITLÉRIENS, 1945 L exposition Les crimes hitlériens est organisée en juin 1945 au Grand Palais à Paris par le Service d information des crimes de guerre et l appui des ministères de la Justice, de l Information et des Prisonniers, Déportés et Réfugiés. Inaugurée par le garde des sceaux Pierre-Henri Teitgen, dans un contexte de fin de guerre et de préparation des procès des criminels nazis, elle est l occasion de préciser les bases juridiques de la notion de « crimes de guerre ». Établir rigoureusement les faits, rendre justice, éduquer : le succès public de cette exposition (487 000 visiteurs) amène les autorités à envisager son itinérance dans les
grandes villes françaises, accompagnée loca- lement d une collecte documentaire, ainsi qu à Londres, Bruxelles, Baden-Baden et Berlin. Elle est présentée notamment au musée des Beaux-Arts de Besançon à l automne 1945. Un panneau est ici consacré au camp d internement de Drancy et aux déportations des Juifs depuis la France.
LE CHOC DES IMAGES : PHOTOS, FILMS ET DESSINS Les images, photographies et films, que révèle, dans les semaines et les mois qui suivent la libé- ration des camps, le travail des Alliés, soulignent l ampleur et la violence des crimes nazis et pro- voquent un choc considérable dans l opinion publique occidentale. Si les unités de l armée à l origine de ces images étaient en partie pré- parées à supporter leur impact psychologique, l effet que provoquent sur les opinions publiques occidentales les images des corps décharnés des survivants, des cadavres squelettiques et des séquelles corporelles des expérimentations médicales pratiquées sur certains déportés est considérable. Certes, l existence des camps de concentration était connue durant le conflit, mais il n existait, pour le « grand public » quasi aucune référence visuelle à ce qui pouvait s y produire. Ni les rumeurs ni les descriptions faites par les rares évadés n étaient parvenues à transcrire dans toute son ampleur l horreur des camps. Malgré leurs efforts pour décrire la terrible réalité qu ils découvrent, les journalistes sont confrontés à l incrédulité d une partie des lecteurs. Les images offrent alors le moyen de donner une preuve de ce qui s est passé, elles permettent aussi de donner corps aux atroci- tés et de convaincre l opinion. Corps et crânes carbonisés, cadavres entassés dans la cour du camp ou dans un wagon, dépouilles précipitées à la hâte dans des fosses communes, comme à Bergen-Belsen, suscitent la stupeur et un véri- table sentiment d horreur. Les photographies et les films ont saisi, d une manière beaucoup plus parlante que ne le faisaient les mots, l ampleur et la violence des effets du système concentra- tionnaire nazi.
▲ Article publié dans l édition du 24 avril 1945 de L Humanité. © BnF
▼ Exposition « Les crimes hitlériens », musée des Beaux-Arts de Besançon, automne 1945. © Musée de la Résistance et de la Déportation, Besançon
▲ La découverte des camps et des survivants par les soldats alliés. D.R.