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Allemagne
Territoires sous contrôle des alliés
Zone libérée au 15 août 1944
Etats souverains sans présence militaire allemande Territoires occupés
Territoires rattachés au Reich
Pays neutres
Zone libérée entre le 11 et le 22 août 1944
Trajet du convoi
Lignes de front
Camps de concentration
Camps de transit
Mouvements des troupes alliées jusqu à la fin du mois d août
Camps de destination du convoi : Natzweiler-Struthof, Ravensbrück, Auschwitz-Birkenau
Centre de mise à mort
Le convoi 77 fait l objet d un projet historique et pédagogique, auquel participent des établissements français et étrangers. http://www.convoi77.org/ Exposition Le convoi du 11 août 1944. Les derniers déportés de Lyon, présentée au Mémorial Prison de Montluc, du 29 juillet au 24 décembre 2014, réalisé par l ONACVG - www.cheminsdememoire.gouv.fr/sites/default/files/editeur/DPexpo_le_convoi_du_11_aout_1944.pdf
arrivées à Ravensbrück (convoi des « 57 000 ») : groupes de résistance, prisons et lieux d interne- ment en France, déplacements dans les divers kommandos, mortalité, libération en avril 1945 par les armées alliées ou la Croix-Rouge.
LE « TRAIN DE LOOS », L ULTIME ACTE DE LA RÉPRESSION Alors que la ville de Lille est sur le point d être libérée, le 1er septembre 1944, 870 détenus poli- tiques des deux départements nordistes, regrou- pés à la prison de Loos au cours des semaines précédentes, sont déportés vers Cologne en Allemagne dans des wagons à bestiaux. Certains le sont au titre du décret « Terreur et Sabotage » promulgué par Hitler le 30 juillet 1944 pour lut- ter contre les actions des résistants dans les territoires occupés ; d autres, déjà condamnés auparavant par les tribunaux militaires, sont transférés en Allemagne pour y purger leur peine. De ces hommes finalement immatriculés au camp de Sachsenhausen, seul un tiers survit à cette terrible tragédie.
Pourtant, cette rame qui ne devait servir qu à un transfert de prisonniers devient bientôt le convoi de déportation n° 78. Onze jours plus tard en effet, les 350 Juifs arrivent à Auschwitz-Birkenau. La centaine d enfants qui en fait partie est aussitôt conduite vers les chambres à gaz, de même que les personnes âgées et tous ceux qui sont jugés inaptes au travail. Parmi ceux qui intègrent le camp, moins d une centaine survit à la guerre. Les résistants, de leur côté, sont répartis dans d autres camps : 62 femmes sont internées à Ravens- brück 17 d entre elles n en réchappent pas et 221 hommes au camp de Natzweiler-Struthof. 43 ans plus tard, la constitution du convoi du 11 août a été considérée comme l un des cinq crimes contre l humanité dont a dû répondre Klaus Barbie, finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Aujourd hui, ce convoi symbolise la politique répressive allemande qui s est intensifiée à la fin de la guerre.
LE CONVOI DU 15 AOÛT 1944 POUR RAVENSBRÜCK Le 15 août 1944, à quelques jours de la libération de Paris, 2 200 hommes et femmes sont encore déportés en Allemagne, respectivement dans les camps de concentration de Buchenwald et de Ravensbrück. Le train part de Pantin et non de la gare de l Est, alors sabotée par la Résistance. La résistante Germaine Tillion a retracé, après sa libération, le parcours répressif des 546 femmes
plus que jamais pour sa propre survie de juguler les oppositions et de poursuivre la Shoah. Loin de marquer un reflux, l année 1944 témoigne au contraire d une montée en puissance des déportations depuis la France, jusqu aux derniers jours avant la Libération.
RÉPRESSION ET DÉPORTATION : LE CONVOI 77 Le convoi 77 est le dernier grand convoi à avoir quitté la France pour Auschwitz, le 31 juillet 1944. Les 1 310 hommes, femmes et enfants qui le com- posent sont originaires de 35 pays, mais plus de la moitié (700 personnes, dont 324 enfants) sont nés en France. Ce convoi illustre la dimension jusqu au-boutiste de la politique de répression antijuive, alors qu un quart du territoire français est déjà libéré. Il tra- duit la radicalisation des opérations militaires allemandes face à l avancée des troupes alliées, et la reprise en mains de la situation par la SS avec, pour la première fois, des massacres de Juifs en France même. Les Allemands aux abois puisent alors dans les « réserves » de personnes juives : enfants, adolescents, cadres de l Union Générale des Israélites de France (UGIF), certains Juifs étrangers jusque-là épargnés. Ce convoi reflète éloquemment la portée euro- péenne, voire internationale de la persécution anti- sémite, car il rassemble des personnes d origines très diverses, dont certains ressortissants de pays jusque-là ménagés (Suisse, Royaume-Uni, Cuba, Turquie, etc.). Il est constitué principalement de personnes raflées fin juillet 1944, notamment lors de la liquidation des maisons d enfants de l UGIF de Paris, menée par les Allemands eux-mêmes, sous l autorité d Alois Brunner, en charge depuis 1943 du camp de transit de Drancy. Le convoi arrive à Auschwitz-Birkenau à la fin de la destruction des Juifs de Hongrie et au moment de la liquidation du camp de Tsiganes de Birkenau. Selon les dernières estimations, sur les 1 310 déportés, 836 sont gazés dès leur arri- vée à Birkenau, début août. Seuls 93 hommes et 157 femmes ont finalement survécu.
LE CONVOI DU 11 AOÛT 1944 Le 11 août 1944, un train de dix wagons de voya- geurs quitte la gare de Lyon-Perrache en direc- tion des camps de transit parisiens. À son bord, environ 650 prisonniers extraits pour la plupart des cellules de la prison de Montluc, parmi les- quels 350 hommes, femmes et enfants juifs en partance pour Drancy. Les résistantes, quant à elles, sont attendues au camp de Romainville et les résistants, à celui de Compiègne.
▼ Itinéraire du convoi parti le 11 août 1944 de Lyon à destination des camps parisiens. © ONACVG